Nature

Allergie à la viande rouge : pourquoi vivre à la campagne augmente le risque ?

Les personnes habitant à proximité de forêts et d'espaces verts périurbains sont plus susceptibles développer le syndrome alpha-gal, une allergie à la viande rouge dont l'origine se trouve dans les morsures de tique les tiques.

  • Bogdan Kurylo/iStock
  • 29 Avr 2025
  • A A

    Le syndrome alpha-gal (SAG), plus connu sous le nom d’allergie à la viande rouge, est une maladie complexe se manifestant par la production d’anticorps IgE spécifiques dirigés contre le galactose-alpha-1,3-galactose (alpha-Gal), un oligosaccharide présent dans les cellules et les tissus de la plupart des mammifères. En général, les symptômes surviennent deux à six heures après la consommation de viande (bœuf, porc, agneau, cerf et lapin) ou d'autres produits d’origine animale. Les signes sont l'urticaire ou des éruptions cutanées, des nausées, des vomissements, des crampes d'estomac, des brûlures d'estomac, de la diarrhée, de l'hypotension artérielle, des gonflements, des vertiges, de la toux ou un essoufflement.

    Les morsures de tique sont à l’origine du syndrome alpha-gal

    Ce trouble est provoqué par les morsures de tique. Le plus souvent, il s’agit de la tique de l'étoile solitaire (Amblyomma americanum), mais le syndrome peut également être transmis par les tiques à pattes noires (Ixodes scapularis, également appelées tiques du cerf). "Le syndrome alpha-gal a été signalé dans le monde entier, le nombre de cas suspects aux États-Unis étant passé de 24 en 2009 à plus de 34.000 en 2019. Dans le pays, cette pathologie est associée à la morsure des deux espèces de tiques et son incidence est particulièrement élevée dans la région médio-atlantique. (…) Le risque de développer cette maladie dépend de l'environnement. Malgré cela, et malgré les nombreux travaux associant l'environnement à de la tique de l'étoile solitaire, aucune recherche n'a évalué, à ce jour, les facteurs de risque du SAG liés au paysage environnant", ont indiqué des scientifiques de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis).

    C’est pourquoi, dans une récente étude, ces derniers ont testé l’hypothèse selon laquelle le risque de développer une allergie à la viande rouge est lié à la fragmentation de l'habitat, généralement observée dans les zones classées comme espaces verts ouverts et à faible intensité en Caroline du Nord, en Caroline du Sud et en Virginie, propices aux interactions homme-tique. Dans le cadre des recherches, l’équipe a utilisé les données de 462 personnes atteintes du syndrome alpha-gal et des modèles basés sur des facteurs environnementaux, tels que la couverture du sol et la topographie.

    Allergie à la viande rouge : la perturbation de l'habitat sauvage contribue à la hausse de la prévalence

    Les modèles ont identifié le développement des espaces verts ouverts et la faible densité de population comme des facteurs de risque de l’allergie à la viande rouge. Deux modèles prévoient un fort gradient (taux de variation d'un élément météorologique en fonction de la distance) de risque d'est en ouest dans la région du centre du littoral atlantique, "ce qui reflète largement la transition environnementale des montagnes aux plaines côtières", tandis qu'un troisième modèle prévoit une répartition beaucoup plus inégale.

    Ces résultats, publiés dans la revue PLOS Climate, ont démontré que l’incidence du syndrome alpha-gal était largement déterminée par les comportements humains qui augmentent les interactions entre l'Homme et les tiques. "Par exemple, les changements anthropogéniques dans l'utilisation des terres, tels que la fragmentation des forêts et l'urbanisation en particulier, ont été liés à la hausse du risque de transmission de la maladie par les tiques. Ces informations peuvent être utilisées pour informer les futurs programmes d'éducation visant à réduire l'incidence du syndrome."

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    

    JDF