Onco-Dermato
Lésions anales de haut grade et VIH : le traitement fait mieux que la surveillance
Chez les personnes porteuses du VIH et ayant des lésions intra-épithéliales anales de haut grade, traiter les lésions par ablation ou application de topiques permet de réduire le risque d’évolution vers un cancer anal comparativement à la surveillance active.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen/iStock
Les lésions anales intra-épithéliales de haut grade (AIN 2 ou 3) sont liées, comme les lésions dysplasiques du col utérin, au papillomavirus humain, en particulier au HPV 16. Elles peuvent évoluer vers un cancer anal, dont l’incidence est en augmentation dans les pays occidentaux depuis plusieurs décennies.
Ces lésions sont plus fréquentes chez les personnes porteuses du VIH, chez celles recevant un traitement immunosuppresseur après greffe d’organes ainsi que chez les femmes ayant des antécédents de dysplasie de haut grade ou de cancer cervical ou vulvaire.
Des modalités de prise en charge jusqu’alors discutées
Entre traitement (ablation ou excision, application topique de fluoro-uracile ou d’imiquimod) et surveillance active, les modalités de prise en charge de ces lésions sont discutées. Ceci a conduit à les évaluer de façon comparative dans une étude randomisée de phase 3, dont les résultats sont publiés dans le New England Journal of Medicine.
Quelques 4446 patients âgés de plus de 35 ans, porteurs du VIH et présentant des lésions AIN 2 ou 3 confirmées par des biopsies ont été inclus dans cet essai dénommé ANCHOR, mené dans 25 centres aux Etats-Unis.
Baisse de 57% du risque de cancer
Après plus de 2 ans de suivi (médiane de 25,8 mois), le taux de cancer anal a été statistiquement moindre chez les personnes ayant été traitées (9 cas, incidence de 173 / 100 000 personnes-années) que chez celles ayant bénéficié d’une surveillance active (21 cas, incidence de 402/100 000 personnes-années).
Le risque de progression vers un cancer anal a ainsi été réduit de 57 % (p = 0,03) par le traitement des lésions, qui correspondait, dans la majorité des cas, à une électrocoagulation réalisée en consultation. Les auteurs soulignent que le traitement ne permet pas de prévenir toutes les progressions vers un cancer anal, à l’instar de ce qui est observé dans le cancer du col de l’utérus.








