Infectiologie
Maladie de Lyme : plus de 14% de la population européenne a des anticorps
L'Europe centrale et de l'Ouest serait particulièrement touchée par la maladie de Lyme, avec des séroprévalences comprises entre 14 et 20%. Mais cela reste pourtant une maladie rare selon Santé Publique France.
- S.Rohrlach
Avec le changement climatique, les fortes chaleurs précoces, les étés plus secs et plus longs, les tiques sont peut être plus actives et le nombre de maladies transmises par ces insectes parasites explosent.
Une métanalyse a compilé les chiffres de séroprévalence et si l'Europe centrale est la plus concernée avec 20,7% de séropositivité, l'Europe de l'Ouest serait à 13,5%. Mais cela reste une maladie rare selon Santé Publique France avec 76 cas pour 100 000 habitants (50 133 cas estimés) en 2019, malgré une augmentation significative en France métropolitaine observée entre 2015 et 2016.
20% de séroprévalence ?
La prévalence des maladies transmises par les tiques aurait doublé au cours des 12 dernières années, et c’est en Europe centrale, qui présente le taux d’infection le plus élevé avec 20%, que la prudence doit être particulièrement de mise, d’après une méta-analyse qui compile les études sur le sujet, publiée mardi dans la revue BMJ Global Health.
Mais la maladie de Lyme est très répandue dans le monde entier : les chercheurs ont identifié 137 études éligibles – sur 4.196 possibles – et ont regroupé les données de 89 d’entre elles. Chez 14,5% des quelque 160.000 participants au total, des anticorps dirigés contre la bactérie Borrelia burgdorferi (Bb) - qui provoque la maladie de Lyme appelée également borréliose de Lyme, ont été trouvés dans le sang. "Il s’agit de l’examen systématique le plus complet et le plus à jour de la séro-prévalence mondiale de Bb", indique l’étude.
Après l’Europe centrale, les régions avec les taux d’anticorps les plus élevés sont l’Asie de l’Est, avec 15,9%, l’Europe de l’Ouest, avec 13,5% et l’Europe de l’Est avec 10,4%.
Le plus souvent bénigne
La maladie de Lyme est très rarement mortelle, mais les personnes mordues par une tique infectée peuvent avoir une éruption cutanée et souffrir de symptômes pseudo-grippaux, notamment des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Toutes les tiques ne sont pas infectée, loin s'en faut, de plus les tiques ne transmettent pas que la maladie de Lyme.
Dans les 30 jours qui suivent une piqûre peut apparaître un érythème migrant, sous la forme d’une plaque rouge et arrondie qui s’étend en cercle autour de la zone piquée puis disparaît en quelques semaines à quelques mois, d’après le Ministère de la Santé et de la Prévention : “L’évolution est très favorable lorsque la maladie est diagnostiquée et traitée précocement. Un traitement antibiotique de deux semaines est recommandé. En l’absence de traitement, peuvent survenir des troubles articulaires, neurologiques ou cutanés”.
Selon l’étude, les agriculteurs et autres travailleurs qui interagissent régulièrement avec des animaux hôtes comme les chiens et les moutons sont les plus à risque d’être piqués par une tique infectée. Pour les autres, en dehors des randonneur et des chasseurs, le risque est minime.








