Cardiologie
Infarctus du myocarde : bientôt de l'ARNm pour réparer les cellules ?
Plus connue pour son utilisation dans les vaccins contre la Covid-19, la technique de l'ARN messager pourrait être utilisée pour générer la réparation de cellules myocardique endommagées, selon une communication à la Société Européenne de cardiologie.
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Le grand public a découvert la technique de l'ARN messager à travers les nouveaux vaccins mis au point à la suite de la pandémie de la Covid-19. Aujourd'hui, cette technique qui consiste, pour le vaccin, à utiliser des nanoparticules lipidiques -comme de minuscules gouttelettes de graisse- pour délivrer un ARN messager dans les cellules pour leur donner le signal de fabriquer la protéine qui bloquera la fameuse protéine Spike avec laquelle le coronavirus les infecte, est annoncée comme une innovation également prometteuse dans le traitement des maladies cardiaques.
Présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie, un étude montre comment de l'ARNm peut être utilisé, au lieu de viser à produire une réponse immunitaire, comme un moyen d'ordonner aux cellules myocardique de se réparer après un infarctus du myocarde.
Les nanoparticules lipidiques injectées directement dans le muscle cardiaque
Afin de voir si l'ARNm pouvait être délivré dans le muscle cardiaque, les chercheurs ont injecté des nanoparticules lipidiques avec différentes formulations dans la paroi ventriculaire gauche de coeurs de souris. Après vingt quatre heures, les animaux ont été euthanasiés et en examinant leur tissu cardiaque, les scientifiques ont constaté que l'ARN messager avait bien atteint les cellules cardiaques.
"Il était encourageant de voir qu'il y avait une traduction de l'ARNm dans le tissu cardiaque, cela signifie que les nanoparticules lipidiques peuvent fonctionner comme des systèmes de délivrance de thérapies par ARNm", s'est réjoui le Dr Clara Labonia du Centre médical universitaire d'Utrecht, auteur de cette étude.
S'assurer de l'effet thérapeutique sur un coeur après un infarctus
La seule "surprise" qu'ont rencontrée les scientifiques, c'est que malgré l'injection des nanoparticules lipidiques directement dans le myocarde, les niveaux les plus élevés de traduction de l'ARNm ont été observés dans les cellules du foie et de la rate des animaux utilisés pour cette expérience. "Cette expression élevée était toutefois attendue, notamment dans le foie, car c'est cet organe qui métabolise les gouttelettes de graisse", souligne le le Dr Labonia.
Mais cela signifie qu'il reste encore une étape importante à valider : cibler plus efficacement les cellules du myocarde et surtout s'assurer qu'avec cette l'administration par la méthode des nanoparticules lipidiques, l'ARNm a bien un effet thérapeutique sur la nécrose myocardique post-infarctus.








