Urologie
Cancer de la prostate : des bactéries anaérobies impliquées ?
Quatre nouvelles espèces de bactéries seraient associées au cancer de la prostate à un stade avancé. Une découverte qui pourrait, à terme, permettre d’élaborer de nouveaux traitements.
- Chinnapong/istock
48 427 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été diagnostiqués en France chez les hommes en 2017, selon la Fondation pour la Recherche Médicale. Mais des scientifiques ont peut-être trouvé une piste pour prévenir son apparition.
Dans une étude publiée dans la revue European Urology Oncology, ils expliquent avoir identifié des bactéries potentiellement liées au cancer de la prostate. La caractérisation du mrcobiome bactérien a conduit à l'identification de quatre nouvelles bactéries (Porphyromonas sp. nov., Varibaculum sp. nov., Peptoniphilus sp. nov. et Fenollaria sp. nov.) fréquemment retrouvées dans l'urine des patients.
...dont trois nouvelles espèces
Au-delà de la découverte de ces 4 nouvelles espèces de bactéries, les chercheurs ont défini un sous-groupe de patients avec un profil bactérien associé au développement de métastases (p = 0.015) .
D’après les résultats de test d’urine d’hommes qui présentaient une ou plusieurs de ces espèces dans leur urine, leur prostate ou leur tissu tumoral, ceux-ci avaient 2,6 fois plus de risques de voir leur cancer de stade précoce évoluer vers une maladie avancée comparativement à ceux qui n’avaient pas ces bactéries.
Vers un nouveau traitement ?
Cette étude caractérise les microbiomes de la prostate et de l'urine, avec une association entre certaines bactéries anaérobie et des formes sévères de cancer de la prostate, et indique que des genres spécifiques de bactéries anaérobies ont un potentiel pronostique.
Pour l’instant, les scientifiques ne savent pas si les bactéries découvertes pendant leur étude sont à l’origine de ce cancer mais, si c’était le cas, ils estiment que leur découverte pourrait permettre de mettre au point un nouveau traitement très ciblé et novateur. Et ainsi sauver des milliers de vies.
"Tout un champ de prévention de dépistage, de diagnostic, de traitement”
"Cela ouvre tout un champ de prévention de dépistage, de diagnostic, de traitement qui n'est pas pour l'instant exploré du tout puisque c'est tout nouveau, conclut Jean Yves Blay, oncologue au centre Léon Bérard de Lyon.
Un traitement antibiotique pour éliminer les bactéries en cause, si effectivement, il suffit de se débarrasser des bactéries, ça pourrait être intéressant !"








