Allergologie
Allergie au pollen : des biomarqueurs pour prédire la gravité des symptômes
Les chercheurs sont capables de déterminer quelle sera la sévérité des symptômes avant le début de la saison du pollen.
- SementsovaLesia/iStock
La plupart des gens attendent avec impatience le retour du printemps, d’autres, allergiques, le craignent pour ce qu'il apporte : les pollens avec leur cortège d'allergies à l'origine des éternuements, de la rhinite ou de la conjonctivite. Des formes sévères peuvent provoquer des obstruction nasale handicapantes avec perte de l'odorat, troubles du sommeil et syndrome dépressif.
Aujourd’hui, des traitements permettent de fortement réduire ces symptômes. Cependant, la communauté scientifique s’interroge toujours sur l’origine des allergies, la manière dont elles se développent et la façon de détecter les formes sévères. Des chercheurs allemands ont suivi des personnes allergiques pendant un an pour mieux comprendre ce phénomène.
Un suivi quotidien pendant un an
Un groupe de recherche de l’Institut de médecine environnementale du Helmholtz Zentrum München et de l’université technique de Munich (Allemagne) ont recruté des personnes souffrant d’allergie au pollen responsable de rhinites et des participants non-allergiques.
Pendant un an, il leur a été demandé de remplir quotidiennement un questionnaire afin d’enregistrer leurs éventuels symptômes. Les chercheurs ont régulièrement collecté des échantillons de sang et de sécrétions nasales pour les analyser. Ils ont comparé différents marqueurs immunitaires avant et pendant la saison du pollen.
Ils ont identifié deux substances et deux anticorps liés à l’allergie. Cela leur a permis de déterminer la sévérité des symptômes avant même le début de la saison du pollen, simplement en analysant l’expression des biomarqueurs dans l’organisme.
Une découverte, trois applications
Les IgA et IgG spécifiques du pollen nasal sont potentiellement protectrices dans le compartiment humoral. Les taux nasaux d'IL-8, IL-33, sIgG4 et d'IgE spécifiques de Betula verrucosa 1 pourraient être des biomarqueurs prédictifs de l'expression des symptômes allergiques spécifiques au pollen, indépendamment de l'atopie.
“L’identification de ces biomarqueurs nous a aidé de trois façons différentes, détaille l’auteur principal de l’étude, Mehmet Gökkaya, d’abord, en prédisant la sévérité des symptômes nasaux, nous avons pu identifier pour quels patients, un traitement thérapeutique avait le plus d’intérêt. Deuxièmement, les biomarqueurs peuvent nous aider à comprendre les processus de développement des allergies chez les personnes non-allergiques, et ainsi nous permettre de mieux les prévenir.”
Le troisième intérêt de cette découverte réside dans la compréhension des processus physiologiques à l’origine des symptômes. Pour ce chercheur, ces conclusions pourraient permettre de développer de nouvelles approches thérapeutiques.








