Dermatologie
Acné : un premier anti-androgène efficace sous forme topique
La clascotérone, premier inhibiteur des récepteurs aux androgènes administré en topique dans le traitement de l’acné, donne de bons résultats dans deux études cliniques, ce qui suscite beaucoup d’espoirs.
- DStock/istock
Après application bi-quotidienne pendant 12 semaines, la clascotérone en crème dosée à 1%, premier inhibiteur des récepteurs aux androgènes en topique développé pour le traitement de l’acné, permets de réduire de façon significative les lésions inflammatoires et non-inflammatoires comparativement à un groupe placebo, dans deux études cliniques de phase 3, dont les résultats viennent d’être publiés dans le JAMA Dermatology.
Le taux de succès (score IGA pour Investigator’s global assessment et évolution du nombre absolu de lésions inflammatoires et non-inflammatoires) est de 18,4% vs 9% dans le bras placebo (crème inactive) dans la première étude qui avait inclus 708 patients, et de 20,3% vs 6,5% dans la seconde étude sur 729 patients. Les effets indésirables ont été peu nombreux, légers à modérés.
Une physiopathologie multifactorielle
La clascotérone est un inhibiteur des récepteurs aux androgènes utilisé en traitement topique dans l’acné, une maladie fréquente et dont la physiopathologie est sous influence hormonale.
Cette affection dermatologique, qui touche la majorité des adolescents et de plus en plus de jeunes femmes à l’âge adulte, découle de plusieurs mécanismes : hyperkératinisation folliculaire, séborrhée, colonisation par Cutibactérium acnes (anciennement Propionibactérium acnes), faisant le lit de l’inflammation.
Or, la production de sébum et sa composition sont largement influencées par les hormones sexuelles, notamment les androgènes.
Une nouvelle approche
C’est ce qui a conduit à développer une nouvelle approche thérapeutique de cette maladie de la peau qui reste difficile à traiter et dont l’impact sur la qualité de vie peut être majeur.
Dans l’éditorial qui accompagne la publication des résultats de ces deux études, le Dr John S. Barbieri rappelle les limites des traitements actuels de l’acné et souligne les espoirs suscités par ce nouveau traitement.
Toutefois, de nombreuses questions se posent, notamment celles de sa tolérance en cas d’utilisation prolongée sur une surface cutanée importante et de sa place par rapports aux autres traitements déjà existant, notamment en fonction du phénotype de l’acné.








