Pneumologie
BPCO: lien entre le microbiome de l'expectoration et la mortalité après une exacerbation
Le microbiome présent dans les expectorations serait un facteur pronostic intéressant pour anticiper la mortalité à un an après une exacerbation, chez les sujets BPCO. D'après un entretien avec Anh-Tuan Dinh Xuan.
Une étude, parue en novembre 2018, dans l’American Journal of Critical Care Medicine, a cherché à connaitre le pouvoir prédictif de la population microbiotique chez les sujets BPCO ayant présenté une exacerbation. Au total, 102 patients BPCO hospitalisés pour une exacerbation ont bénéficié de prélèvements microbiologiques de leurs expectorations au moment de leur hospitalisation et ont été revus un an plus tard, avec leur profil microbiotique. A un an, 20% de sujets étaient décédés.
Une diversité microbienne plus faible chez les sujets décédés
Le professeur Anh Tuan Dinh Xuan, pneumologue à l’hôpital Cochin à Paris, remarque qu'il existe un profil microbiotique des patients décédés différent de celui des patients survivants. Il relève que tous les patients décédés avaient un staphylocoque dans l'analyse de leur microbiome et que leur profil microbiotique était moins diversifié que celui des sujets vivants. Les patients survivants n'avaient pas de staphylocoque et avaient, de plus, la présence de Vélonelle (bacille gram négatif présent dans les intestins et la bouche). Cette bactérie n'a été retrouvée chez aucun des sujets décédés. Anh-Tuan Dinh Xuan pose la question de savoir si la Vélonelle est protectrice ou si son absence est un facteur aggravant.
Un pronostic possible sur le profil du microbiome au moment de l'exacerbation
Anh-Tuan Dinh Xuan explique qu'il est possible de faire un pronostic à un an d'une exacerbation sur le profil microbiotique mesuré au moment de celle-ci. Il précise que c'est la prédominance d’une espèce bactérienne, notamment pathogène comme le staphylocoque, le pneumocoque ou l'haemophilus qui est pathologique et non la diversité des bactéries. Il insiste sur le fait qu'il n'existe pas d'autre paramètre permettant de déterminer ceux qui vont décéder à un an ou non.
En conclusion, l'originalité de ce travail est qu'un profil différent se dégage entre ceux qui ont survécu un an après l'exacerbation et ceux qui sont décédés. D'autres études pourraient faire émerger encore de nouveaux profils qui constitueraient des facteurs pronostic intéressants.








