Asthme : l'adhésion au traitement de fond doit être certaine pour évaluer les traitements d'appoint

Une méta-analyse, dont les résultats sont parus en janvier 2019 dans l’European Respiratory Journal, a cherché à savoir si l’adhésion au traitement de fond était prise en compte dans les essais cliniques concernant les traitements d’appoint dans l’asthme. Les résultats ont montré que 63% des études incluses ne rapportent pas d’adhésion au traitement de fond.

L’adhésion au traitement de fond est trop souvent négligée

Le Professeur Chantal Raherison, pneumologue au CHU de Bordeaux, explique qu’il s’agit d’une méta-analyse originale dont les résultats impliquent les observations suivantes. Aucune évaluation de la compliance n’est faite avant de mesurer l’impact du traitement sur les critères principaux que sont la fonction respiratoire et la qualité de vie. Il aurait été intéressant que la compliance des sujets soit évaluée avant de rentrer dans les essais cliniques et, également, pendant la réalisation de ceux-ci.

La compliance au traitement reste une hypothèse

Chantal Raherison explique que les essais cliniques sont réalisés en supposant une bonne compliance au traitement de fond mais que pour démontrer l’efficacité du traitement additionnel, l’adhésion au traitement de fond devrait être mesurée, car les traitements additionnels sont des thérapies coûteuses. De plus, elle ajoute que si on prenait en compte le facteur « adhésion », le nombre de patients nécessaires pour tester les traitements additionnels serait moins grand.

En conclusion, dans les essais cliniques sur les traitements additionnels de l’asthme, l’adhésion au traitement de fond est une hypothèse mais aucune mesure ne permet d’en faire une certitude. Cette méta-analyse permet un coup d’œil sur ce problème qui est encore peu suffisamment évoqué.