Infectiologie

Sida : des anticorps pourraient repérer les réservoirs du virus

Des chercheurs français ont montré que certains anticorps reconnaissent les cellules qui sont infectées par le VIH et entraînent leur élimination.

  • Stocklib / Galina Peshkova
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  • 06 Mars 2016
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    Les traitements anti-rétroviraux ont révolutionné la vie des malades sans pour autant les guérir. Ces derniers restent en effet porteurs du VIH : la trithérapie n’élimine pas le virus qui reste quiescent dans certaines cellules infectées. La formation de ces réservoirs viraux est encore mal comprise par les chercheurs.

    C’est en étudiant ces mécanismes, qu’une équipe de l’Institut Pasteur, du CNRS et du Vaccine Research Institute ont mis en évidence le rôle d’un type particulier d’anticorps d’anticorps dits « neutralisant à large spectre » (bNabs). Chez certains patients, ils sont capables de bloquer la réplication du VIH en l’empêchant de passer de cellules en cellules.

    Booster le système immunitaire

    En étudiant plus précisément leur action, les chercheurs ont montré que les anticorps les plus performants peuvent identifier les cellules infectées par le VIH et « alerter » le système immunitaire pour qu’elles soient détruites. Pour cela, les bNabs reconnaissent des particules du virus présentes à la surface des cellules. Ces anticorps pourraient ainsi permettre de mieux reconnaître les réservoirs viraux.

    Toutefois, la présence de parties du virus à la surface des cellules est variable selon la souche du VIH. La réponse du système immunitaire, et en particulier celle des cellules Natural Killer (NK) chargées d’éliminer les cellules anormales, est donc directement influencée par la souche. Les chercheurs ont montré que la combinaison de différents bNabs permettrait de booster la réponse du système immunitaire et par conséquent le recrutement des cellules NK.

    Piste de traitement

    « Ce travail représente une étape importante dans la compréhension du mécanisme d’action des anticorps neutralisants à large spectre. Il définit les paramètres contrôlant les capacités de ces anticorps à recruter des cellules immunitaires et conforte l’idée qu’ils pourrait réduire le réservoir chez les patients infectés par le VIH », explique le Pr Olivier Schwartz, responsable de cette étude.

    Par ailleurs, des travaux menés aux Etats-Unis ont démontré leur efficacité chez l’homme. Un essai clinique évaluant les bNabs les plus efficaces a en effet montré qu’ils sont capables d’abaisser la charge virale d’un patient pendant 28 jours. Ces différents travaux confirment qu’ils sont une piste intéressante pour la mise au point d’une immunothérapie dans le traitement du VIH.

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