Gynéco-obstétrique

Ovaires polykystiques : la cause du syndrome (et le moyen pour le guérir)

Des chercheurs de l’Inserm pensent avoir trouvé la cause du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), l’une des affections hormonales les plus fréquentes chez les femmes. Cela proviendrait d’une exposition prénatale à un facteur de croissance, l’hormone anti-mullërienne.

  • RossHelen / iStock
Mots-clés :
  • 17 Mai 2018
  • A A

    Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) affecte environ une femme sur cinq. Les cycles menstruels sont très irréguliers et parfois sans ovulation. Ce qui fait de ce syndrome la cause première d’infertilité chez les femmes.

    Une étude publiée dans la revue Nature Medicine élabore un lien entre le syndrome des ovaires polykystiques et l’exposition prénatale à un facteur de croissance, l’hormone anti-mullërienne (AMH).


    Une transmission héréditaire

    L’équipe de chercheurs, dirigée par Paolo Giacobini de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), a découvert que les femmes enceintes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques avaient un taux d’hormone anti-mullërienne supérieur de 30%.

    Jusqu’à aujourd’hui, la recherche n’avait pas déterminé de cause précise à cette affection. Mais il semble bien que l’hérédité joue un rôle. Les scientifiques de l’étude ont alors décidé de faire le test pour voir si oui ou non, les femmes victimes de ce déséquilibre hormonal donnaient naissance à des filles, elles-mêmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques.

    L’essai a été réalisé sur des souris. Ils ont injecté sur ces dernières une dose supérieure d’hormone anti-müllerienne. Et elles ont en effet donné naissance à des souris femelles qui ont développé des symptômes semblables à ceux du syndrome des ovaires polykystiques: problèmes de fertilité ou encore puberté retardée.


    Le foetus féminin se masculinise

    Selon les chercheurs, l’hormone anti-mullërienne semble provoquer une sur-stimulation d’un ensemble de cellules cérébrales, qui sont responsables de la gestion des niveaux de testostérone. Conséquence: le foetus féminin affiche un taux élevé de testostérone, il se "masculinise".

    Il avait déjà été établi qu’en effet les femmes atteintes du syndrome avaient un déséquilibre hormonal, ce qui entrainait une pilosité dans des zones masculines, comme le visage, le cou, le dos ou encore les épaules.


    Guérir le syndrome

    De plus, les chercheurs auraient trouvé un moyen de traiter l’affection : du cetrorelix, un médicament utilisé pour la fécondation in vitro (FIV). Les symptômes des souris ont disparu.

    L’équipe prévoit ainsi d’essayer le médicament sur les humains. Des essais sont prévus au cours de l'année. "Cela pourrait être une stratégie intéressante pour restaurer l'ovulation et éventuellement augmenter le taux de grossesse chez ces femmes", explique ainsi Paolo Giacobini dans une interview accordée au New Scientist.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.