Neurologie
Mélanome : nivolumab et ipilimumab, l’association de référence dans les métastases cérébrales
Une récente étude australienne a permis d’établir que l’association du nivolumab et de l’ipilimumab constituait désormais le traitement de référence dans les métastases cérébrales du mélanome.
- Dr_Microbe
Des chercheurs australiens ont évalué l’efficacité et l’innocuité du nivolumab seul ou en association avec l’ipilimumab chez des malades atteints de métastases cérébrales de mélanome évolutif. Selon eux, la combinaison du nivolumab et de l’ipilumumab est associée à une survie sans progression intracrânienne plus longue qu’avec le nivolumab en monothérapie. Leurs résultats ont été publiés dans le Lancet le 27 mars 2018.
Une association synergique
Avec l’association du nivolumab et de l’ipilimumab, les chercheurs ont obtenu une réponse intracrânienne chez la plupart des malades participant à leur essai randomisé de phase II. Or les métastases cérébrales affectent 25% des patients ayant un diagnostic de mélanome avancé et ont un mauvais pronostic avec un temps de survie médian d’environ 4 mois. Par ailleurs, la radiochirurgie et la chirurgie sont très efficaces sur les métastases traitées mais n’ont aucun effet prouvé sur le risque de développer d’autres métastases cérébrales de mélanome et donc peu d’effet sur la survie.
Dans l'étude australienne, l'activité anti-PD-1 du traitement anti-cancéreux a permis de parvenir à une réponse intracrânienne chez 16 (46%) des 35 patients traités par nivolumab et ipilimumab et 5 (20%) des 25 patients traités par nivolumab en monothérapie.
Par ailleurs, l’étude de phase III (CheckMate) sur le nivolumab avec ou sans ipilimumab chez des malades atteints de mélanome extracrânien a montré que cette association permettait de parvenir à un taux de réponse plus élevé et une meilleure survie globale et sans progression.
Concordance des réponses
Les chercheurs précisent également que pour la plupart des patients, les réponses extracrâniennes et intracrâniennes étaient concordantes, ce qui suggère que le rôle de la thérapie locale pourrait être redéfini, c’est-à-dire que le cerveau ne serait pas un site « sanctuaire » que l’on doit gérer séparément des autres sites métastatiques ; et que la radiothérapie pourrait peut-être évitée chez certains patients.
Selon eux, l'association du nivolumab avec l'ipilimumab devrait être considérée comme un traitement de première intention chez les patients ayant des métastases cérébrales asymptomatiques non traitées. Cependant, ils indiquent que même si l’association est plus active que le nivolumab seul, la progression intracrânienne n’est pas inévitable. Par ailleurs, un essai clinique associant le nivolumab et l’ipilimumab avec une radiothérapie de rattrapage chez les non-répondeurs à 6 semaines est prévu dans l’objectif d’évaluer l’efficacité et la toxicité de cette approche.
Compte tenu de la preuve croissante de l’efficacité de l’immunothérapie dans de nombreuses tumeurs solides, ces résultats pourraient avoir d’importantes conséquences en pratique clinique pour la gestion des métastases cérébrales évolutives dans d’autres tumeurs solides.








