Pneumologie
Existe-il réellement des phénotypes de BPCO?
Le phénotypage de la BPCO est discuté dans la définition de sous-groupes de patients. L'analyse de traits cliniques caractéristiques serait plus reproductible. D’après un entretien avec le Pr PR Burgel.
- Franklin Reyes/AP/SIPA
Une étude publiée dans Thorax a cherché à montrer l'intérêt du phénotypage de la BPCO dans sa prise en charge et son pronostic. Des propositions de phénotypage ont été appliquées sur plusieurs cohortes de patients, mais ces analyses sont peu reproductibles en pratique. Pour Pierre-Régis Burgel, hôpital Cochin Paris, cette étude est méthodologiquement correcte, mais l'intérêt en terme de progrès médical est plus discutable.
Des traits cliniques, plus que des phénotypes
Dans un objectif pronostic et thérapeutique, il apparait préférable de classer les patients BPCO en fonction de leurs caractéristiques cliniques, comme la présence de toux, de crachats, d'hyperéosinophilie, d'emphysème plutôt que de les trier en sous-groupes de phénotypes. Les populations de patients porteurs de BPCO sont très hétérogènes en fonction de leur comorbidités, qui peuvent être cardiovasculaires, métaboliques (diabète…), pulmonaire (emphysème…) ou osseuse (ostéoporose… ). Ces sous-groupes se comportent de façons différentes.
Méthodologistes et cliniciens: deux conceptions différentes pour les patients BPCO
Pour Pierre-Régis Burgel, cette étude est une analyse bien faite, d’excellente méthodologie mais peu reproductible pour les cliniciens. Des études biologiques permettraient une réelle avancée en classant les malades de façon plus homogène et permettant ainsi des thérapeutiques ciblées. Par exemple, les patients BPCO emphysémateux, avec perte de tissu pulmonaire, osseux ou cutané pourraient bénéficier d'un traitement par anti-protéases.
En conclusion, la BPCO est de mieux en mieux comprise, mais les classifications actuelles ne permettent pas de tout prendre en compte. Aujourd’hui, plusieurs groupes de travail continuent dans cette voie pour obtenir des résultats plus reproductibles.









