Pneumologie

Anticoagulants : publication des recommandations avant endoscopie respiratoire

Des recommandations sur la conduite à tenir lors d'une endoscopie respiratoire sous anticoagulants viennent d'être publiées : le risque hémorragique est lié tant aux médicaments qu'au geste endoscopique. D'après un entretien avec Jean-Michel Vergnon.

 

  • RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA
  • 07 Décembre 2017
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    Les recommandations publiées dans l'ERS Journal se sont basées sur une revue générale de la littérature qui s'est intéressée au risque hémorragique chez les patients sous anticoagulants qui doivent bénéficier d'une endoscopie respiratoire. Elles interviennent juste avant celles qui doivent être émises très prochainement par le GELF présidé par Jean-Michel VERGNON, chef de service au CHU de Saint-Etienne. 

    Aspirine : pas d'arrêt, NACO : avis du préscripteur

    Les dérivés de l’aspirine à dose antiaggrégante ne doivent pas être arrêtés car ils ne présentent aucun risque. Pour les NACO (nouveaux anticoagulants oraux), l’avis du prescripteur ou du cardiologue est indispensable. Les NACO à demi-vie courte peuvent être arrêtés 24 heures avant le geste et repris 24h après, ce qui permet une interruption relativement courte. Les antidotes, tels que la vitamine K par exemple, n’ont leur place qu’en cas d’accident hémorragique car ils entrainent une instabilité pour le nouveau réglage des anticoagulants oraux.

    Bien choisir son geste endoscopique

    Tous les gestes pratiqués lors d’une endoscopie souple n'exposent pas au même risque hémorragique. L’endoscopie simple ou le lavage broncho-alvéolaire présentent un risque faible et ne nécessitent pas l’arrêt des anticoagulants. La ponction à l’aiguille, la biopsie ou le brossage sont plus dangereux. Il est donc important de se poser la question de la pertinence du geste chez ces patients.

    En conclusion, le risque hémorragique, au cours d’une endoscopie respiratoire doit être appréhendé avec la plus grande vigilance compte-tenu des risques rapides d’asphyxie et des moyens thérapeutiques limités en cas d’accident. Une réflexion prenant en compte le type d’anticoagulants oraux et le geste endoscopique doit être menée en amont. Un travail de recherche conduit par le GELF va être prochainement publié dans Info Respiration.

     

    Ecoutez...
    Jean-Michel VERGNON, CHU de Saint-Etienne, président du GELF. "Ils ont classé les actes en fonction de leurs risques hémorragiques...»

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