Rhumatologie

Structure osseuse : elle est modifiée durablement par le tabac

Des différences perceptibles dans la composition des os entre les consommateurs de cigarettes et les non-fumeurs ont été identifiées par des archéologues. Des traces métaboliques dans l'os cortical humain seraient encore visibles après de longues périodes post-mortem.

  • Sophonnawit Inkaew/iStock
Mots-clés :
  • 23 Octobre 2024
  • A A

    "La consommation de tabac affecte la santé humaine, mais aucune recherche n'a examiné ses effets sur le métabolome osseux, ni si des changements sont perceptibles après de longs intervalles post-mortem", ont indiqué des archéologues et des chercheurs de l'université de Leicester (Angleterre).

    C’est pourquoi ils ont décidé d’examiner, dans le cadre d’une étude, des restes ostéoarchéologiques humains, car ils conservent de petites molécules, ce qui permet d’analyser les conditions pathologiques et sanitaires passées, y compris les maladies associées à l'usage du tabac.

    Les squelettes de 323 fumeurs ou non-fumeurs décédés ont été inspectés

    Pour mener à bien les travaux, parus dans la revue Science Advances, les experts ont inspecté 323 personnes. Parmi elles, 177 adultes provenant du cimetière de St James's Garden à Euston, à Londres, datant du 18 au 19ème siècle. Il y avait aussi 146 individus provenant du cimetière d'une église rurale à Barton-upon-Humber, dans le Lincolnshire. Les restes de squelettes étaient ceux de patients ayant vécu avant l'introduction du tabac en Europe (1150-1500 après J.-C.) et d'autres ayant vécu après (1500-1855 après J.-C.).

    L’équipe a examiné leur os cortical, à savoir le tissu dense qui constitue la couche externe des os et leur confère leur solidité, afin d’identifier des différences moléculaires dans le métabolome osseux entre les consommateurs de cigarettes et les non-fumeurs.

    La consommation de tabac laisse une trace métabolique dans l'os cortical humain

    Les auteurs ont découvert que la consommation de tabac laissait des traces métaboliques dans l'os cortical humain qui sont encore visibles après de longues périodes post-mortem. Plus précisément, "nous avons identifié 45 caractéristiques moléculaires discriminantes qui diffèrent entre les consommateurs de tabac (15 caractéristiques régulées à la hausse) et les non-consommateurs (17 caractéristiques régulées à la hausse)."

    D’après l’auteur principal des recherches, Sarah Inskip, cela montre potentiellement qu’il est possible de voir l'impact du tabagisme sur la structure des squelettes. "Nos recherches en cours visent à déterminer comment ces différences apparaissent, car cela pourrait permettre de comprendre pourquoi le tabagisme est un facteur de risque pour certains troubles musculo-squelettiques et dentaires."

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.