Onco-Thoracique
CBNPC métastatique muté EGFR : un anti-EGFR en association à la chimiothérapie en 1ère ligne ?
L’osimertinib (TAGRISSO°), un anti-EGFR, est le traitement standard de 1ère ligne du Cancer Bronchique Non à Petites Cellules (CBNPC) métastatique avec mutation commune du gène de l’EGFR (délétion de l’exon 19, ou mutation L858R de l’exon 21).
- Liliia Lysenko/iStock
L’essai FLAURA2 est un essai de phase III, international, en ouvert, qui randomise dans un schéma 1:1 les patients atteints d’un CBNPC métastatique, porteurs d’une mutation commune de l’EGFR. Les patients recevaient soit de l’osimertinib 80 mg/jour, soit de l’osimertinib 80 mg/jour associé à la chimiothérapie (pemetrexed + cisplatine ou carboplatine).
Dans le bras association, le sel de platine était administré pour 4 cycles, le pemetrexed était poursuivi en maintenance toutes les 3 semaines. Le traitement était prévu jusqu’à progression tumorale définie selon les critères RECIST 1.1.
L’essai FLAURA2
Le critère de jugement principal était la survie sans progression. Au total 557 patients ont été randomisés. La survie sans progression était prolongée dans le bras association osimertinib-chimiothérapie versus osimertinib seul (HR=0,62 ; [IC95 % : 0,19-0,79] ; p < 0,001). A 24 mois, le taux de survie sans progression était de 57 % [IC95 % : 50-63°] dans le bras association versus 41 % [IC95 % : 35-47] le bras osimertinib seul. Une réponse complète ou partielle était observée dans 83 % des patients dans le bras association versus 76 % dans le bras osimertinib en monothérapie. La durée médiane de réponse était mesurée à 24,0 mois [IC95 % ; 20,9-27,8] versus 15,3 mois [IC95 % : 12,7-19,4] respectivement.
A noter, dans l’analyse en sous-groupes des patients atteints de métastases cérébrales à la baseline : la survie sans progression tait de 24,9 mois versus 13,8 mois dans le bras expérimental et standard respectivement.
Une toxicité majorée dans la bras association chimiothérapie-osimertinib
Concernant la tolérance, les évènements indésirables de grade 3 était plus nombreux dans le bras association (64 %) versus monothérapie (27 %). Les effets secondaires les plus fréquents rapportés, tour grade étaient : la toxicité hématologique (respectivement 71 % versus 24 %, les diarrhées (43 % versus 41 %), les pneumopathie (3 % versus 4 %). On note une majoration de la toxicité hématologique dans le bras association osimiertinib-chimiothérapie faisant évoquer une potentialisation de la toxicité hématologique avec la combinaison.
En conclusion, l’association chimiothérapie-osimertinib améliore de façon objective la survie sans progression versus l’osimertinib seul chez les patients atteints d’un CBNPC métastatique muté EGFR porteurs d’une mutation commune, en 1ère ligne. En pratique courante, la toxicité majorée hématologique peut être un frein pour prescrire cette association à des patients plus fragiles ou âgés. Cependant, l’association chimiothérapie-osimertinib reste intéressante en 1ère ligne chez les patients avec atteinte cérébrale et en bon état général.








