Diabétologie

Maladies auto-immunes au Royaume-Uni : incidence en hausse, associations fréquentes

Une vaste étude britannique portant sur les données de santé de quelques 22 millions de personnes confirme l’augmentation de fréquence des maladies auto-immune au cours des 20 dernières années. Elles touchent désormais une personne sur dix.

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  • 20 Oct 2023
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    Une augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes (MAI) est suspectée depuis plusieurs décennies, mais les données épidémiologiques précises faisaient jusqu’alors défaut.

    Un constat qui a justifié la réalisation d’une vaste étude au Royaume-Uni, menée à partir de la base de données CPRD (Clinical pratice research datalink). Ce sont les données de santé de quelque 22 millions de britanniques qui ont pu être analysées.

    19 maladies auto-immunes passées à la loupe

    Les résultats, publiés dans le Lancet, confirment l’augmentation de fréquence de 19 MAI les plus fréquentes sur une période de près de 20 ans (du 1er janvier 2000 au 30 juin 2019).  

    Au cours de ces deux décennies, près de 980 000 patients ont reçu au moins un nouveau diagnostic de MAI, à un âge moyen de 54 ans. Au total, une personne sur dix (10,2 %) a été concernée par une MAI au cours de cette période, la prévalence étant sans surprise un peu plus élevée chez les femmes (13,1 %) que chez les hommes (7,4 %).  

    Un âge moyen de 54 ans

    La prévalence de ces maladies a augmenté de 41 %, passant de 7,7 % pour la période 2000-2002 à 11 % entre 2017 et 2019. Cette augmentation a été surtout marquée pour 3 MAI, la maladie coeliaque, le syndrome de Sjögren et la maladie de Basedow.

    A l’inverse, l’incidence de la maladie de Biermer et de la thyroïdite d’Hashimoto a baissé au cours de cette même période.

    Des disparités selon le niveau socio-économique

    Ce travail met en évidence l’impact des conditions socio-économiques sur l’incidence de certaines MAI. Le risque relatif de maladie de Biermer est accru de 70 % pour les personnes les plus désavantagées comparativement aux plus aisées, celui de polyarthrite rhumatoïde de 52 %, celui de maladie de Basedow de 36 % et celui de lupus érythémateux disséminé de 35 %.

    L’incidence de certaines MAI connait des variations saisonnières, c’est le cas du diabète de type 1 débutant dans l’enfance, plus fréquent en hiver, et du vitiligo plus souvent diagnostiqué en été. Des variations géographiques sont également observées.

    Un risque accru de deuxième diagnostic

    L’association de MAI est fréquente et concerne surtout le syndrome de Sjögren, le lupus systémique et la sclérodermie systémique. Les enfants ayant un diabète de type 1 souffrent également plus souvent de maladie d’Addison (risque multiplié par 26), de maladie coeliaque (risque relatif de 28) et de thyroïdite d’Hashimoto (risque relatif de 13). A l’inverse la sclérose en plaques est peu souvent associée à une autre MAI.

    Ce travail portant sur une très vaste cohorte de patients confirme ainsi l’augmentation d’incidence des MAI. Les variations régionales, saisonnières et en lien avec le niveau socio-économique suggèrent l’implication de facteurs environnementaux dans la survenue de ces maladies.

     

     

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    JDF