Effets nocifs
Angine de poitrine : attention au risque d’ulcération avec le nicorandil
Face à la persistance des cas d’ulcération et autres complications liées aux médicaments contenant du nicorandil, l’ANSM renouvelle sa mise en garde contre ce traitement prescrit aux personnes souffrant d’angine de poitrine.
- Par Sophie Raffin
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- nortonrsx/istock
"Malgré des alertes et recommandations adressées aux professionnels de santé en 2012 et en 2015, des cas d’ulcérations et de complications graves liées à l’utilisation de médicaments contenant du nicorandil continuent d’être signalés", déplore l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un communiqué, publié le 12 novembre 2025.
Face à ce constat, l'organisme rappelle une nouvelle fois les risques, les contre-indications et les précautions à prendre avec ce traitement prescrit en dernière intention aux "patients atteints d’angor stable insuffisamment contrôlés ou qui présentent une contre-indication ou une intolérance aux traitements de première intention comme les bêtabloquants et/ou antagonistes calciques".
Les ulcères peuvent apparaître à tout moment du traitement
Il faut être particulièrement vigilant avec les médicaments à base de nicorandil. Ils peuvent provoquer des ulcérations graves, pouvant toucher simultanément plusieurs parties du corps comme la peau, les muqueuses ou les yeux. "Les ulcères peuvent apparaître dès les premières semaines de traitement par nicorandil ou plusieurs années après son initiation", précise l’ANSM.
Elle ajoute : "les ulcérations sous nicorandil ne guérissent pas avec les traitements habituels, même après une chirurgie. Seul l’arrêt du traitement par nicorandil permet généralement la cicatrisation, en quelques semaines à plusieurs mois selon la gravité de l’atteinte". Les ulcères ne sont pas les seuls effets indésirables du traitement. Il peut aussi entraîner des complications sévères telles que des perforations, des fistules, des abcès, voire une hémorragie gastro-intestinale. Les personnes âgées, ainsi que celles prenant plusieurs médicaments et celles atteintes de maladies diverticulaires sont les plus à risque de rencontrer ces types de problème avec le nicorandil. Après avoir constaté de nouveaux cas d'ulcérations en France ainsi que des situations de mésusage, l’ANSM réitère sa consigne : "le traitement par nicorandil doit être arrêté définitivement dès l’apparition d’une ou plusieurs ulcérations, quelle que soit leur localisation. Le patient doit consulter un cardiologue afin de réévaluer la prise en charge de son angor." L’agence du médicament rappelle également l’ensemble des contre-indications du nicorandil : De plus, certaines associations médicamenteuses sont fortement déconseillées avec le nicorandil, car elles augmentent le risque d’ulcérations et d’hémorragie digestive. Il s’agit des corticoïdes et des anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), notamment l’acide acétylsalicylique (aspirine), "que ce soit en prévention cardiovasculaire ou à des doses anti-inflammatoires". L’ANSM a aussi détaillé les signes qui doivent alerter les personnes traitées avec des médicaments à base de nicorandil. Elle les invite à stopper leur traitement et à consulter rapidement leur médecin, en présence d’un ou plusieurs de ces symptômes : Les experts de l’ANSM recommandent également de s’adresser à son docteur avant de prendre en même temps que le traitement par nicorandil, un médicament destiné à soigner une inflammation ou des problèmes cardiovasculaires (corticoïdes, médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens...). "Si ces médicaments sont pris en même temps qu’un traitement à base de nicorandil, les ulcérations risquent de survenir plus fréquemment et plus sévèrement", préviennent-ils.Le nicorandil a plusieurs contre-indications
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