Seniors
Sommeil : pourquoi la musique peut aider à mieux dormir
Baisse du stress, stimulation de la mélatonine... Selon une récente méta-analyse, écouter de la musique au tempo lent pourrait aider les seniors à retrouver un sommeil de qualité.
- Par Stanislas Deve
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Difficultés d'endormissement, réveils nocturnes, nuits agitées : pour les personnes âgées, bien dormir relève souvent du parcours du combattant. Et si, pour retrouver des nuits de qualité, quelques notes de musique valaient mieux qu’un somnifère ? C’est la conclusion d’une méta-analyse publiée dans PLoS One, qui s’est penchée sur l’efficacité de la musicothérapie pour améliorer le sommeil des seniors.
Une musique instrumentale ou classique au tempo lent
En compilant les résultats de dix études menées entre 2010 et 2023, les chercheurs ont en effet constaté une amélioration significative de la qualité du sommeil chez 602 participants âgés de plus de 50 ans, grâce à l'écoute régulière de musiques au tempo lent – 60 à 85 battements par minute. La plupart des interventions consistaient à écouter passivement de la musique instrumentale ou classique pendant 20 à 60 minutes, sur des durées allant d'une séance à trois mois.
Le bénéfice observé est jugé modéré à significatif, avec un impact standardisé de -0,79 sur l’échelle du Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI), un résultat cliniquement pertinent. Mais les chercheurs restent précautionneux, car les effets varient fortement selon les études, selon un communiqué. L’analyse statistique montre ainsi "une hétérogénéité importante" (interventions, durée, type de musique), et globalement, la véracité des données est jugée "très faible" en raison de biais potentiels, de protocoles incomplets et de la faible taille des échantillons.
Les effets de la musique sur le sommeil
Selon les chercheurs, d’un point de vue physiologique, la musique pourrait agir sur plusieurs leviers : baisse du cortisol (hormone du stress), stimulation de la mélatonine (hormone du sommeil), activation du système nerveux parasympathique, et régulation des rythmes biologiques grâce à des tempos lents. Autant de mécanismes prometteurs, surtout dans un contexte où les troubles du sommeil concernent jusqu'à 70 % des seniors, et où les traitements médicamenteux comportent des risques d'effets secondaires et de dépendance.
Malgré l’enthousiasme suscité par cette étude, les auteurs appellent à la prudence. Des recherches plus poussées sont en effet nécessaires pour valider les résultats, avec des essais cliniques randomisés de plus grande ampleur, des protocoles standardisés, et des mesures objectives du sommeil (comme la polysomnographie).








