Développement

Siri, Google Home... Ces assistants vocaux seraient néfastes pour les enfants

Les assistants vocaux pourraient nuire au développement cognitif et social des enfants.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • Victoria Popova/iStock
  • 28 Sep 2022
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    "Il est suggéré que les assistants vocaux (Google Home, Alexa et Siri) peuvent servir d’amis et contribuer à améliorer les compétences des enfants en matière de lecture et de communication. Cependant, ils suscitent des inquiétudes quant aux effets à long terme sur le cerveau des enfants à un stade crucial de leur développement." C’est ce qu’ont écrit des chercheurs de l’université de Cambridge (Angleterre) dans une étude parue dans la revue Archives of Disease in Childhood.

    Des réponses inappropriées ou dangereuses de la part des assistants vocaux

    Les scientifiques ont révélé que les assistants vocaux pouvaient ralentir le développement social et émotionnel des enfants. Ces derniers pourraient avoir des effets négatifs à long terme en perturbant l'esprit critique des enfants, leur empathie et leur compassion, ainsi que leurs capacités d'apprentissage.

    Dans le cadre de ces travaux, les auteurs ont cité quelques exemples où les assistants vocaux ont répondu de manière inappropriée ou dangereuse à des enfants. "Lors d'une interaction récente entre un enfant et l’assistant Alexa, l'appareil a suggéré à une fillette de 10 ans d'essayer de toucher une prise avec une pièce de monnaie. Il est difficile d'appliquer des contrôles parentaux robustes sur ces appareils sans affecter gravement leur fonctionnalité", peut-on lire dans la recherche.

    Assistants vocaux : "une mauvaise méthode d'apprentissage de l'interaction sociale"

    Selon l’équipe, les enfants ont tendance à considérer les assistants sociaux comme des êtres dotés de sentiments, même s'ils sont conscients qu’il s’agit d’une machine. "Le fait d'exiger des formes de politesse, comme 's’il vous plaît' ou 'bonjour', lors de l'interaction avec les appareils peut augmenter le risque que les enfants donnent à l’appareil un aspect ou un comportement humain", ont précisé les chercheurs.

    D’après eux, le ton de la voix n’est pas pris en compte par les assistants vocaux lors de l’échange. En clair, l’enfant ne peut pas savoir si son ton est impoli ou odieux. "L'absence de capacité à s'engager dans une communication non-verbale fait de l'utilisation de ces appareils une mauvaise méthode d'apprentissage de l'interaction sociale. Alors que dans de réelles interactions humaines, un enfant recevrait généralement un retour constructif s'il se comportait de manière inappropriée, cela dépasse le cadre d'un appareil intelligent."

    Enfants : un développement social altéré à cause des restrictions liés à la Covid-19

    Lorsqu’un enfant échange avec un adulte, il peut aussi poser plus de questions et l’adulte peut lui donner des informations contextuelles, expliquer les limites de ses connaissances et en savoir davantage sur le raisonnement du tout-petit. "C'est particulièrement important à un moment où les enfants pourraient déjà avoir eu un développement social altéré en raison des restrictions Covid-19 et où (ils) pourraient passer plus de temps isolés avec des assistants vocaux à la maison", ont conclu les auteurs.

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    JDF