Gynéco-obstétrique

IVG médicamenteuse : importance de la consultation de contrôle

L'ANSM rappelle que la consultation de contrôle en cas d'IVG médicamenteuse est obligatoire. Le risque d'échec existe et les saignements après la prise de médicaments ne constituent en aucun cas une preuve formelle de réussite de la procédure.

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  • 24 Sep 2022
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    La procédure d'interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse prévoit une consultation médicale de contrôle obligatoire et indispensable. Pourtant celle-ci n'est parfois pas réalisé lit-on dans un communiqué de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dédié au sujet. Pour mémoire, l'IVG médicamenteuse comporte 4 étapes : la consultation d'information, la signature du formulaire de consentement et la prise du premier médicament (mifépristone), la prise du second médicament (misoprostol) et enfin la fameuse consultation de contrôle.

    Celle-ci est nécessaire pour s'assurer notamment de la réussite la procédure, car le risque d'échec est bien réel : il est de 5% souligne l’ANSM et augmente en cas de non-respect des doses ou du délai d'administration des médicaments, et lorsque la grossesse est à un stade avancé. Une visite médicale post-traitement qui est donc d'autant plus essentielle depuis que le délai de réalisation des IVG médicamenteuses en ville a été allongé à 9 semaines d'aménorrhée.

    S'assurer aussi de l'absence de complications

    La consultation de contrôle doit être réalisée entre le 14ème et 21ème jour après la prise du premier médicament. Elle permet des « vérifications absolument essentielles » insiste l'ANSM. La visite permet tout d'abord de s'assurer que la grossesse est bien stoppée. Les saignements qui apparaissent après la prise des comprimés ne témoignent pas systématiquement de l'expulsion totale de l'embryon et ne sont donc en aucun cas une preuve de réussite de la procédure. C'est pourquoi examen clinique et dosage sanguin des hCG et/ou échographie doivent être réalisés.

    La consultation est aussi indispensable pour vérifier l'absence de complications notamment hémorragiques. Non précisé par l'agence mais autre élément de pratique important, la consultation de contrôle peut aussi être le moment adéquat pour aborder le vécu de la patiente et l'orienter si besoin vers un(e) psychologue. 

    Et en cas d'échec de la procédure ?

    Si la consultation de contrôle met en évidence un échec de l'IVG, l'ANSM rappelle la conduite à tenir. Une nouvelle procédure doit être proposée si la patiente souhaite toujours interrompre sa grossesse.

    A l'opposé, si elle décide alors de la poursuivre, elle doit être informée des risques tératogènes des médicaments utilisés pour l'IVG médicamenteuse. La grossesse nécessitera un suivi rapproché dans un centre spécialisé, avec de multiples échographies prénatales. Celles-ci étant destinées à rechercher d'éventuelles malformations graves, essentiellement au niveau des membres, du cerveau et de la tête.

    Alors que le droit à l'avortement s'effrite lentement de l'autre côté de l'Atlantique, nous pouvons nous réjouir de vivre et d'exercer dans un pays qui, lui, prend toujours soin des patientes ayant besoin d'une IVG.

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    JDF