Diabétologie

Diabète de type 2 : effet préventif des produits laitiers et délétère de la viande

Les produits laitiers en quantités modérées pourraient protéger contre le diabète de type 2, mais la consommation de viande rouge et de viande transformée en augmenterait le risque, selon une méta-analyse des méta-analyses.

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  • 15 Sep 2022
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    Les recommandations diététiques existantes pour la prévention du diabète de type 2 (DT2) préconisent la consommation préférentielle de certains aliments végétaux, tels que les céréales complètes, les légumes, les fruits, les légumineuses et l'huile d'olive, et conseillent généralement de limiter la consommation de la plupart des produits animaux. Cependant, toutes les sources de protéines animales ne sont pas équivalentes sur le plan nutritionnel et cela méritait d’être vérifié.

    Une étude, présentée lors du congrès 2022 de l'European Association for the Study of Diabetes (EASD), tend à montrer que la consommation des produits laitiers, en particulier les produits allégés et les yaourts, serait associée à un moindre risque de développer un diabète de type 2 (DT2). La consommation de viande rouge et de viande transformée, par contre, serait liée à un risque plus élevé de DT2, mais des quantités modérées de poisson et d'œufs pourraient les remplacer sans majoration du risque.

    Différence entre les protéines animales

    Une augmentation de 20% du risque de DT2 serait associée à la consommation de 100 g/jour de viande totale et elle serait de 22% pour la consommation de 100 g/jour de viande rouge et de 30% avec celle de 50 g/jour de viande transformée (le niveau de preuve est modéré). Une consommation de 50 g/jour de viande blanche serait associée à une augmentation plus faible du risque de DT2 (4%) et 100 g/jour de poisson ou un œuf/jour seraient également neutres par rapport au risque de DT2 (avec un niveau de preuve faible).

    Le lait (200 g/jour) serait associé à une réduction du risque de DT2 de 10%, les produits laitiers totaux (200 g/jour) à une réduction du risque de 5% et les produits laitiers allégés (200 g/jour) à une réduction de 3%. Le yaourt (100 g/jour) serait associé à une réduction du risque de 6%, alors que le fromage (30 g/jour) et les produits laitiers entiers (200 g/jour) n'auraient aucun effet sur le risque de DT2 (niveau de preuves est modéré à faible).

    Une composition différente

    Le fait de savoir pourquoi les différents produits d'origine animale sont associés au DT2 permettrait d'actualiser les recommandations, ce qui faciliterait le choix des meilleurs aliments pour réduire le risque de diabète.

    Ces différences entre protéines animales pourraient s’expliquer car, par exemple, la viande rouge et la viande transformée apportent beaucoup de composants associés potentiellement délétères tels que les acides gras saturés, le cholestérol et le fer héminique, tous connus pour favoriser l'inflammation chronique et le stress oxydatif, avec un risque de réduction secondaire de la sensibilité à l'insuline.

    Les viandes transformées contiennent également des nitrates, des nitrites et du sodium qui, entre autres effets indésirables, peuvent endommager les cellules productrices d'insuline du pancréas.

    La viande blanche, par comparaison, a une plus faible teneur en graisses, un profil d'acides gras plus favorable et une plus faible quantité de fer héminique....

    Une méta-analyse des méta-analyses

    Pour aboutir à ce résultat, le Dr Annalisa Giosuè et ses collègues de l'université Federico II de Naples, ont procédé à une analyse des méta-analyses existantes sur les liens entre différents aliments d'origine animale, leur composition et le risque de diabète. Les bases de données PubMed, Web of Science, Scopus et Embase ont été consultées à la recherche de méta-analyses dose-réponse d'études sur le lien entre différents aliments, de leur composition et le DT2.

    Les 13 méta-analyses analysées contenaient 175 estimations de la quantité de 12 produits animaux différents (viande totale, viande rouge, viande blanche, viande transformée, poisson, produits laitiers totaux, produits laitiers complets, produits laitiers allégés, lait, fromage, yaourt et œufs) pouvant augmenter ou réduire le risque de développer un DT2. 

    Cette étude est cohérente avec d’autres publications puisqu’elles ont été inclues dans la méta-analyse. Une méta-analyse de méta-analyse n’élimine par définition pas tous les biais, sachant que les méta-analyses initiales n’avaient pas été réalisées sur les données individuelles et que la plupart des rapports alimentaires sont basés sur du déclaratif. Donc, de larges études prospectives rigoureuses restent nécessaires

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    JDF