Hématologie

LLC de l'adulte jeune : rémission prolongée sous ibrutinib et FCR en durée limitée

Un traitement de durée limitée associant ibrutinib et FCR permettrait de maintenir en rémission une leucémie lymphoïde chronique chez les jeunes adultes sur plus de 40 mois. Ces résultats sont obtenus indépendamment du statut IHGV.

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  • 14 Déc 2021
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    L’immunochimiothérapie FCR reste le seul traitement autre que l'allogreffe dont il est prouvé qu'il offre une chance significative de guérison fonctionnelle sur un suivi à très long terme pour les patients jeunes et en forme atteints de LLC IGHV mutée. Les jeunes adulte souffrant de leucémie lymphoïde chronique (LLC) IGHV non-mutée peuvent bénéficier de rémissions prolongées sous ibrutinib, mais ils doivent le prendre indéfiniment pour maintenir la maladie en rémission.

    L’étude iFCR, menée par des chercheurs du Dana-Farber Cancer Institute, suggère qu'un traitement de 2,5 ans associant l'ibrutinib et l’immunochimiothérapie FCR de référence peut permettre des rémissions profondes et durables de la maladie (plus de 40 mois), y compris chez les patients présentant un IGHV non muté.

    Maintien des bons résultats

    Les résultats, présentés lors du 63e congrès annuel de l'American Society of Hematology (ASH), actualisent les premiers résultats de cette étude qui ont été publiés en 2019 : l’association a été administrée à 85 patients souffrant de LLC non traitée auparavant. Presque tous les patients étaient en rémission au bout de 16,5 mois. Les données actualisées confirment que ces bénéfices se poursuivent maintenant au bout d'une médiane de suivi de 40,3 mois.

    La nouvelle présentation montre ainsi que 99% des malades sont en vie après un suivi médian de 40,3 mois, et que 97% d'entre eux sont en vie sans progression de leur maladie.  Ces chiffres sont essentiellement inchangés par rapport à l'analyse initiale de l'étude, dont le suivi était de 16,5 mois.

    Les quelques patients dont la maladie a récidivé après le délai de 2,5 ans ont bien répondu à la reprise du traitement par ibrutinib. Les effets secondaires du traitement d'association étaient en grande partie gérables et correspondaient à ceux associés à l'ibrutinib et au RCF pris individuellement.

    Un protocole désescaladé

    L'étude a porté sur 85 patients âgés de 65 ans ou moins atteints de LLC. Quarante-six d'entre eux avaient le sous-type IGHV non muté, plus agressif. Les patients ont été traités par ibrutinib seul pendant sept jours, puis par une association d'ibrutinib et d’immunochimiothérapie FCR pendant une durée maximale de six mois. 

    Les patients ont ensuite continué à recevoir l'ibrutinib seul pendant deux années supplémentaires, et ceux qui n'avaient plus de cellules leucémiques détectables dans la moelle osseuse après ces deux années ont arrêté le traitement.

    Un résultat indépendant du statut IGHV

    Les patients souffrant de LLC à faible risque, c’est-à-dire avec mutation IGHV, peuvent obtenir de longues rémissions (réponses profondes) après une immunochimiothérapie FCR de six mois, qui associe fludarabine, cyclophosphamide et rituximab. Les patients atteints de LLC à plus haut risque, sans mutation IGHV, ne bénéficient généralement pas du même bénéfice durable sous FCR. Ils peuvent obtenir de très bons résultats avec l'ibrutinib, mais doivent poursuivre le traitement à vie, ce qui peut s'avérer difficile, surtout pour les jeunes patients, compte tenu des risques et des effets secondaires permanents du médicament.

    Cette étude permet de valider qu’un traitement limité dans le temps par ibrutinib administré en association avec une immunochimiothérapie peut apporter des rémissions durables aux patients atteints de LLC, qu'ils aient un sous-type IGHV muté ou non muté.

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    JDF