Gynéco-obstétrique

Syndrome des ovaires polykystiques : la pilule contraceptive protègerait du diabète de type 2

Chez les femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), prendre une pilule contraceptive est associé à une réduction de plus de 25% leur risque de développer un diabète de type 2.

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  • 17 Octobre 2021
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    Apparaissant généralement à l’adolescence avec les premiers signes de puberté, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie hormonale fréquente chez les femmes en âge de procréer.

    Outre des règles irrégulières ou leur absence totale, avec des problèmes de fertilité, de nombreuses femmes souffrent également d'un hirsutisme sur le visage ou le corps, d'une alopécie du cuir chevelu, d'une peau grasse ou d'acné. Ces symptômes sont dus à des taux élevés d'androgènes dans le sang des femmes atteintes de SOPK.

    Un risque accru de maladies métaboliques

    Les femmes touchées par le SOPK sont aussi plus à risques de développer des complications métaboliques, comme le diabète de type 2, ou un pré-diabète. En cause : une moins bonne réponse des cellules de l’organisme à l’insuline. Cette résistance à l'insuline peut entraîner une élévation de la glycémie et inciter l'organisme à produire davantage d'insuline, ce qui l'amène à produire également davantage d'androgènes. Les androgènes augmentent encore les niveaux d'insuline.

    Il serait toutefois possible de mettre un terme à ce cercle vicieux : en utilisant une pilule contraceptive. Dans une étude publiée dans la revue Diabetes Care, des chercheurs de l’université de Birmingham (Royaume-Uni) ont étudié l'impact de l'utilisation de contraceptifs oraux combinés sur le risque de diabète de type 2 et de pré-diabète chez les femmes atteintes de SOPK. 

    Un sur-risque diminué de 26%

    À partir des dossiers des médecins généralistes britanniques de 64 051 femmes atteintes de SOPK et de 123 545 femmes témoins appariées sans SOPK, les chercheurs ont d'abord réalisé une vaste étude de cohorte pour analyser le risque de diabète de type 2 et de pré-diabète chez les femmes atteintes de SOPK.

    Les résultats ont montré qu’elles couraient deux fois plus de risques de diabète de type 2 ou de pré-diabète que les femmes non touchées par cette maladie. Ils ont également identifié l'hirsutisme comme un facteur de risque significatif de diabète de type 2 et de pré-diabète chez les femmes atteintes de SOPK.

    Les chercheurs ont ensuite mesuré l'impact de la pilule sur le diabète de type 2 ou le pré-diabète auprès de 4 814 femmes atteintes de SOPK. Ils ont constaté que l'utilisation de contraceptifs oraux combinés réduisait de 26% la probabilité de développer un diabète de type 2 ou un pré-diabète chez les femmes atteintes du SOPK. Ils émettent l’hypothèse que la pilule réduit ce risque en atténuant l’action des androgènes.

    Une étude clinique prospective en cours

    "Nous savions, grâce à des études antérieures de moindre envergure, que les femmes atteintes du SOPK ont un risque accru de diabète de type 2. Cependant, ce qui est important dans notre recherche, c'est que nous avons été en mesure de fournir de nouvelles preuves à partir d'une très grande étude de population pour montrer pour la toute première fois que nous avons une option de traitement potentielle - les contraceptifs oraux combinés - pour prévenir ce risque de santé très grave", souligne le Pr Wiebke Arlt, qui a dirigé l’étude.

    Les chercheurs à prévoient maintenant de mener un essai clinique pour approfondir leurs conclusions dans l'espoir qu'elles conduisent à des changements dans la politique mondiale en matière de soins de santé.

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