Onco-sein

Cancer du sein métastatique RH + : arrivée d'une nouvelle hormonothérapie ?

L’elacestrant, une nouvelle hormonothérapie, montre des signaux d’activité intéressants en termes de taux de réponse chez des patients déjà prétraités pour un cancer du sein métastatique avec récepteurs hormonaux positifs sans surexpression de HER2 dans une étude de phase précoce.

  • Prostock-Studio/istock
  • 18 Mars 2021
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    L’elacestrant est une nouvelle hormonothérapie orale appartenant à la famille des inhibiteurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERD) dont le seul représentant commercialisé actuellement est le fulvestrant. Ces molécules se lient aux récepteurs aux œstrogènes de manière compétitive et inhibent l'expression de ces récepteurs à la surface des cellules tumorales. Ces molécules montrent une activité sur les cellules tumorales exprimant la mutation ESR1 de résistance aux inhibiteurs de l'aromatase.

    Dans cette étude de phase 1 publiée dans le Journal of Clinical Oncology par Dr Bardia et Al, une activité antitumorale de l’elacestrant a été mise en évidence chez des patients déjà prétraités pour un cancer du sein métastatique surexprimant les récepteurs hormonaux, y compris chez ceux déjà traités par fulvestrant ou exprimant la mutation ESR1.

    Des patients déjà prétraités par hormonothérapie

    Au total, 57 patients ont reçu un traitement par elacestrant durant l'escalade de dose, dont 50 patients à la dose de 400 mg retenue pour la phase II (2 galéniques, en comprimés ou en gélules). Les patients avaient une médiane de traitements systémiques antérieurs de 3 (entre 1 et 7). Parmi eux, 52% avaient reçu antérieurement un traitement par inhibiteur de CDK4/6, 52 % avaient reçu un traitement par SERD et 50% présentaient une mutation de ESR1.

    Une tolérance digestive difficile …

    Dans cet essai de phase 1, les effets secondaires les plus fréquents tous grades confondus sont les nausées (50%), la dyspepsie (32%), les vomissements (30%) et la fatigue (28%). À noter que les effets indésirables sont plus fréquents avec la galénique en gélules qu'avec la galénique en comprimés.

    Des effets secondaires de grade 3-4 sont survenus chez 41,7% des patients sous comprimés et 46,2% des patients sous gélules. Étaient principalement observées des syncopes, des hypophosphorémies et des cytolyses.

    … mais une efficacité réelle

    Parmi les 31 patients évaluables pour la réponse objective, 6 patients sont en réponse partielle (19,4%) dont 3 (15%) précédemment traités par SERD, 3 (16,7%) précédemment traités par inhibiteurs de CDK4/6 et 5 (33,3%) avec une mutation de ESR1.

    Parmi les 47 patients incluables dans l'évaluation du bénéfice clinique, un bénéfice (réponse partielle maladie stable pendant au moins 24 semaines) est obtenu chez 42,6% des patients. Parmi eux, 33,3% avaient reçu un traitement antérieur par SERD, 30,4 % un traitement antérieur par inhibiteur de CDK4/6 et 56,5% avaient une mutation de ESR1.

    Une possible nouvelle ligne thérapeutique

    Cette nouvelle hormonothérapie per os montre dans cette étude de phase un des signes d'activité intéressant des populations déjà traitées, y compris par SERD et offre de nouvelles opportunités thérapeutiques. La gestion de la toxicité digestive sera l'un des enjeux des prochains essais cliniques avec l’elacestrant.

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