Pneumologie

Nodules pulmonaires : performance du modèle canadien dans l’appréciation de la malignité au scanner basse dose

 Une évaluation comparative des modèles d'appréciation de la malignité des nodules découverts lors d'un scanner basse dose a montré une supériorité du modèle canadien, notamment par rapport au modèle anglais. D’après un entretien avec Bruno Housset.

  • 12 Mar 2020
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    Une étude allemande, dont les résultats sont parus en février 2020 dans le JAMA, complétée par un éditorial, a cherché à valider la discrimination et la calibration des scores pré-existants publiés pour le diagnostic précoce du cancer du poumon, lors du scanner basse dose. Différents scores ont été comparés, notamment le score canadien PanCan et le score britannique UK LS. L’existence de scores mal calibrés a amené les auteurs à évaluer leur calibration: plus le score est élevé, plus la probabilité pour les nodules d’être cancéreux est grande. Au total, 1159 sujets porteurs de nodules ont été inclus et 3900 nodules ont été analysés.

     

    Le score PanCan spectaculairement performant

    Le professeur Bruno Housset, chef de service de pneumologie de l’Hôpital Intercommunal de Créteil, souligne l’originalité de ce travail qui prend en compte la calibration des scores. Les résultats ont montré que le score canadien PanCan est très discriminant, confirmant sa capacité à améliorer la gestion des nodules lors des dépistages. Bruno Housset précise que ces scores ne s’appliquent qu’au moment de la découverte des nodules et non en suivi. Ces scores ne sont donc valables qu’en estimation de la prévalence et ils n’ont pas pris en compte le temps de doublement des nodules.

     

    Un score anglais décevant

    Bruno Housset relève que, comparativement au score canadien, le score britannique UKLS est peu discriminant, ce qui apparait troublant. La mauvaise performance du score anglais pourrait être expliquée par l’inclusion de critères comme l’âge, la durée du tabagisme et le temps de doublement, éléments manquant dans les algorithmes canadiens. Le modèle UKLS a paradoxalement montré de meilleures performances après exclusion de certains paramètres des sujets. Ainsi, dans les modèles de prévision du risque de cancer du poumon, un nombre moins grand critères apporte plus de performance.

     

    En conclusion, même s’il n’existe pas encore de dépistage du cancer du poumon, le score canadien PanCan a montré une supériorité significative dans l’appréciation de la malignité des nodules découverts au scanner faible dose, malgré une performance réduite dans le suivi et pour les nodules secondairement apparus.

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    JDF