Neurologie
Sclérose en plaques : l'autogreffe de cellules souches est promue dans certains pays
En Russie, des hôpitaux proposent de soigner la sclérose en plaques avec un traitement par cellules souches. Une attitude loin de faire l'unanimité en France, mais les malades y vont.
- wildpixel/iStock
Fouzi Bouraghda, 31 ans, a choisi d’aller se faire opérer en Russie. Atteint d’une sclérose en plaques (SEP) depuis 5 ans, le Roubaisien va subir une greffe de cellules souches.
À 20 minutes, il explique que cette thérapie est sa “dernière chance” de pouvoir stopper la maladie. Ce type d’opération peut être réalisé en France, mais est peu pratiqué.
Une maladie auto-immune
Aujourd’hui, les traitements proposés aux personnes atteintes de SEP consistent surtout à ralentir la progression des symptômes et à les réduire. Cette maladie auto-immune touche le système nerveux central et survient sous forme de poussées touchant la myéline, qui protège normalement les fibres nerveuses.
Les patients peuvent ressentir des faiblesses musculaires, des fourmillements ou encore une baisse de la vue.
Une réinitialisation des cellules immunitaires
L’autogreffe de cellules souches hématopoïétiques se déroule en plusieurs étapes : d’abord des cellules de ce type sont prélevées chez les patients puis cultivées en laboratoire.
Ensuite, leur système immunitaire est abrasé par de fortes doses d'immunosupresseurs, il est comme réinitialisé, avant d’y implanter les nouvelles cellules souches. Il s'agit d'une autogreffe de moelle.
Un traitement risqué
Dans 20 minutes, le professeur Patrick Vermersch, neurologue et spécialiste de la SEP, explique pourquoi les médecins Français sont prudents vis-à-vis de ce nouveau traitement. “Une dizaine de personnes ont subi ce type de greffe dans nos services à Lille, détaille-t-il. Ça fonctionne, mais c’est un traitement très lourd et qui peut se révéler dangereux. Trois patients ont passé des semaines en réanimation.”
Le risque de mortalité serait compris entre 0,5 et 1%. D’après un article du journal Le Monde, environ 1 280 patients atteints de la SEP ont reçu de type d’opérations depuis fin 2018 en Europe. Seulement 18 d’entre elles ont eu lieu en France. En Russie, les patients doivent débourser entre 50 et 80 000 euros pour pouvoir se faire opérer.
Les résultats concluants d'une étude de 2017
En 2017, une étude parue dans la revue Neurology avait analysé les effets d'un traitement par autogreffe de cellules souches dans le traitement de la sclérose en plaques.
Grâce à un essai clinique mené sur 24 patients, les chercheurs ont conclu à une efficacité satisfaisante : 69% des participants n'ont plus eu de symptômes pendant les 5 ans qui ont suivi le traitement.








