Rhumatologie

Rhumatisme psoriasique : le traitement précoce et ajusté à l’activité est pertinent

Le « tight control », ou traitement précoce adapté en fonction d’un score d’activité, peut être aussi performant dans le rhumatisme psoriasique que dans la polyarthrite rhumatoïde.

  • Dossier de presse France Psoriasis
  • 02 Janvier 2016
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    Chez des malades souffrant d’un rhumatisme psoriasique, le traitement précoce et ajusté étroitement pour obtenir un score d’activité minimale de la maladie (MDA) permet d’obtenir une proportion 2 fois plus importante de malades avec un ACR 20 à 48 semaines.
    Ce sont les résultats d’une étude anglaise multicentrique, randomisée, ouverte sur plus de 200 rhumatismes psoriasiques avec des signes articulaires évoluant depuis moins de 24 mois.

    Efficacité et effets secondaires

    Le traitement a été ajusté en fonction d’un score d’activité de la maladie tous les mois (« tight control ») ou en fonction de l’évaluation standard par le médecin tous les 3 mois (traitement standard). Le MDA est un score composite comprenant l’évaluation de la douleur et des synovites sur 66 articulations, ainsi que les enthésites, une EVA de la douleur et de l’activité et un score HAQ. Les traitements utilisés étaient ceux des recommandations anglaises (méthotrexate, puis association puis anti-TNF). La randomisation a été faite de façon à obtenir la même proportion de formes oligoarticulaires et polyarticulaires dans les 2 bras de traitement et l’analyse est en intention de traiter.

    Cette amélioration significative du nombre de patient à l’ACR20 dans le groupe « tight control » (OR = 1.91 ; IC 95% 1.03-3.55 ; p=0.0392) s’est faite au prix d’un recours plus fréquent aux biologiques et d’une majoration du taux d’effets secondaires (10% vs 6%) avec une majorité de malades qui les ont supporté et aucun décès.

    En pratique

    La mise en route précoce d’un traitement efficace et son ajustement étroit sur un index d’activité standardisé de la maladie sont les principaux éléments du succès dans la polyarthrite rhumatoïde et le psoriasis cutané, mais cette stratégie n’avait jamais été validée dans le rhumatisme psoriasique.

    Dans cette étude ouverte mais bien contrôlée, les formes oligo- et polyarticulaires du rhumatisme psoriasique semblent donc obéir aux mêmes lois de cinétique de la maladie auto-immune que la polyarthrite rhumatoïde, avec une possible fenêtre d’opportunité et une supériorité du « tight control ».

    Il existe un lien entre activité inflammatoire et lésions articulaires également dans le rhumatisme psoriasique, mais les formes articulaires destructives y sont moins fréquentes que dans la PR. En l’absence de score prédictif de destruction articulaire, l’intensification du traitement jusqu’aux biologiques ne devrait pas se faire au détriment de la sécurité du malade et du coût du traitement.

     

    Coates L et al. Effect of tight control of inflammation in early psoriatic arthritis (TICOPA): a UK multicentre, open-label, randomised controlled trial. The Lancet 2015 ;386 : 2489–2498 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(15)00347-5

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