Dr Jean-Paul Ortiz, CSMF

PLFSS 2018 : "L'ONDAM sera un signal politique fort"

ENTRETIEN. LA CSMF espère que la médecine de ville sera au coeur du prochain PLFSS afin qu'elle puisse se restructurer et assurer le virage ambulatoire. 

  • ERIC DESSONS/JDD/SIPA
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  • 12 Septembre 2017
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    Pour les médecins libéraux, cette rentrée est pleine d’interrogations et de dossiers brûlants. Hausse de la CSG, tiers payant généralisable, ONDAM… A Giens (Loiret), lors du 23ème université d’été de la CSMF (8 au 10 septembre), son président, le Dr Jean-Paul Ortiz les a listés et a rappelé la position de son organisation.

    Il est notamment impatient de découvrir le prochain budget de la sécurité sociale qui « devrait être un signal politique fort ». Le président de la CSMF espère que le PLFSS 2018 donnera un rôle central à la médecine ville, et que des moyens lui seront alloués pour revoir l’organisation sur les territoires.

    L’université d’été organisée a également été l’occasion de saluer les médecins sinistrés de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Frappés par l’ouragan Irma, ces praticiens ont parfois perdu leur maison mais aussi leur cabinet, a déploré Jean-Paul Ortiz.


    Quels retours avez-vous des médecins deSaint-Martin et decSaint-Barthélemy ?
    Dr Jean-Paul Ortiz : Il y a environ une cinquantaine de médecins sur ces deux îles. Pratiquement tous ces médecins ont tout perdu, et en particulier leur outil de travail. Leur cabinet et leur matériel médical sont aujourd’hui inutilisables, voire disparus.  Nous avons donc lancé un appel de soutien et fait une collecte lors de notre université d’été ce week-end. Les dons peuvent également être envoyés au bureau de l’URPS de la Guadeloupe. Ils serviront à acheter du matériel médical pour accompagner les médecins dans la reprise de leur activité.

    Ecoutez...
    Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF

    Concernant la hausse de la CSG, qu’attendez-vous de la ministre ?
    Dr Jean-Paul Ortiz : Il est indispensable que cette hausse qui va impacter les médecins libéraux soit non seulement entièrement compensée mais que les médecins libéraux, comme tout le monde du travail, bénéficient d’un coup de pouce avec un gain du pouvoir d’achat. Or les premières annoncent nous ont beaucoup inquiété car la suppression des cotisations maladie a été évoquée que pour les médecins installés en secteur 1, or elles sont déjà prises en charge par l’Assurance maladie.

    Il faut donc trouver un autre mécanisme qui sera probablement la prise en charge d’une partie des cotisations vieillesse. Cette compensation doit concerner bien sûr les médecins en secteur 1 mais aussi les praticiens en secteur 2 qui n’ont aucune raison d’être pénalisés. Je rappelle que les médecins sont des acteurs du monde du travail, donc il faut qu’ils bénéficient de ces allégements de charge mais aussi du coup du pouce que d’autres vont avoir dans d’autres milieux professionnels.

    Autre grande attente, le premier ONDAM du quinquennat d’Emmanuel Macron…
    Dr Jean-Paul Ortiz : Il aura une très forte signification politique, et pas seulement financière. Nous savons que les finances de l’Etat sont dans une situation déplorable, et l’année prochaine sera difficile d’un point de vue économique. Nous savons tout cela. Mais aujourd’hui, la médecine de ville souffre, elle a besoin d’un accompagnement majeur pour se restructurer, se coordonner et assumer dans de bonnes conditions le virage ambulatoire dont tout le monde parle.

    Il a été annoncé 2,3 % sur tout le quinquennat. Est-ce que cette année nous y arrivons ou au contraire le chiffre sera plus bas ? Et quelle sera  la répartition entre les soins de ville et l’hôpital ? Pour le moment, on ne le sait pas mais ces chiffres vont avoir un poids majeur sur l’orientation de la politique de santé de ce quinquennat qui s’ouvre. En tout cas pour nous, ils seront un indicateur très important.

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