Oncologie

Tai Chi : efficacité contre les insomnies dans le cancer du sein

La thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie et le Tai Chi sont 2 techniques qui améliorent les troubles du sommeil au cours de la prise en charge du cancer du sein.

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  • 12 Mai 2017
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    En cas de troubles du sommeil lors de la prise en charge du cancer du sein, le Tai Chi serait aussi efficace que la technique de référence, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) de type « insomnie » (TCC-I). Ce sont les conclusions d’une étude randomisée parue dans le Journal of Clinical Oncology.

    Les tests de non-infériorité montrent qu’une séquence de 3 mois de Tai Chi n’est pas statistiquement inférieure à la TCC-I à 15 mois (p = 0.02), ni aux mois 3 (p = 0.02) et 6 (p < 0.01). La proportion de participants qui ont une réponse significative au traitement de l'insomnie à 15 mois est, respectivement, de : 43,7% et 46,7% dans la TCC et le Tai Chi.

    Une étude randomisée versus psychothérapie de référence

    Il s'agit d'un essai randomisé, en simple aveugle, et de non-infériorité qui a inclus des survivantes d'un cancer du sein souffrant d’une insomnie, à Los Angeles, d'avril 2008 à juillet 2012.

    Après une période d’inclusion de 2 mois avec une évaluation initiale répétée des troubles du sommeil, les participantes ont été randomisées pour suivre 3 mois de TCC-I ou de Tai Chi et elles ont été évaluées aux mois 2, 3 (post-traitement), 6 et 15 (suivi).

    Le critère principal est la réponse au traitement de l'insomnie à 15 mois, c'est-à-dire une amélioration clinique marquée des troubles du sommeil par l'indice de qualité du sommeil de Pittsburgh.

    Les critères secondaires sont la rémission de l'insomnie évaluée par un clinicien, la qualité du sommeil, le temps de sommeil total, la latence du début du sommeil, l'efficacité du sommeil et les éveils éventuels après le début du sommeil, établis à partir des journaux du sommeil. Il a également été réalisé une polysomnographie, ainsi qu’une évaluation de la fatigue, de la somnolence et de la dépression. Sur 145 participants sélectionnés, 90 ont été randomisés (TCC : n = 45; Tai Chi : n = 45).

    Une amélioration de la qualité du sommeil

    Pour les critères secondaires, la rémission de l'insomnie est de 46,2% et de 37,9% dans la TCC-I et le Tai Chi, respectivement. Les groupes TCC-I et Tai Chi ont des améliorations robustes dans la qualité du sommeil, les mesures journalières du sommeil et les symptômes apparentés (tous p < 0,01), avec des améliorations similaires dans les deux groupes, mais lors de la polysomnographie.

    En pratique

    Le diagnostic et la prise en charge d’un cancer du sein représentent une épreuve pour les femmes qui en souffrent, avec de nombreux troubles associés : anxiété, troubles du sommeil, baisse de l’estime de soi, voire dépression.

    La prise en charge d’un cancer ne peut désormais plus s’envisager sans la mise en place de soins de support, dont l’efficacité a été démontrée, non seulement sur la qualité de vie, mais aussi sur l’efficacité du traitement et le pronostic du cancer.

    Dans cette perspective, si différentes formes de psychothérapie, dont la thérapie cognitivo-comportementale, sont intéressantes, des études pilotes avaient démontré l’intérêt du Tai Chi dans l’amélioration de la qualité de vie et de l’estime de soi.

    La thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie est la technique de référence actuelle pour prendre en charge les troubles du sommeil et cette étude randomisée démontre que le Tai Chi produit des améliorations cliniquement significatives dans l'insomnie et comparable à celle de la TCC-I. Le bémol est que ces amélioration ne seraient pas significatives sur la polysomnographie (mais c’est aussi le cas pour la TCC-I).

    Le Tai Chi peut donc représenter une alternative fiable à la TCC-I en cas de troubles du sommeil au cours du diagnostic et de la prise en charge du cancer du sein.

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