Onco-Thoracique

CBPC métastatique : une efficacité cérébrale pour le Tarlatamab ?

Une série de cas américaine publiée en août 2025 rapporte l’efficacité cérébrale pour le tarlatamab chez les patients atteints d’un Cancer Bronchique à Petites Cellules métastatique

  • 24 Septembre 2025
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    Le Cancer Bronchique à Petites Cellules (CBPC) appartient à la famille des tumeurs de type carcinome neuroendocrine avec une propension à développer des métastases cérébrales. Entre 50 % et 80 % des patients atteints d’un CBPC développeront des métastases cérébrales au cours de leur maladie.

    La prise en charge de ces métastases regroupe les traitements systémiques, qui n’ont pas toujours l’efficacité intra-cérébrales espérée, ainsi que la radiothérapie soit focale soit de l’encéphale in toto en fonction des situations cliniques. La chirurgie d’exérèse peut être proposée en cas de symptômes cliniques avec une urgence thérapeutique.

    Utilisé depuis mai 2024 dans des CBPC avancé en dehors d’essais cliniques aux USA

    Le tarlatamab est un anti-corps bispécifique ciblant le récepteur delta-like ligand 3 (DLL3) à la surface des cellules tumorales, mais aussi le récepteur CD3 à la surface des lymphocytes T. L’essai DeLLphi-303 a rapporté un bénéfice en survie globale en 2ème ligne métastatique avec le tarlatamab.

    Étant donné le possible accès au tarlatamab en dehors d’un essai clinique depuis mai 2024 aux Etats-Unis (date d’autorisation de la FDA), les patients ayant des métastases cérébrales non contrôlées se voyaient ainsi proposer la molécule.

    La série de cas présentée ici apporte un éclairage ciblé sur le contrôle intra-cérébrale du tarlatamab. Les auteurs du MD Anderson à Houston au Texas, décrivent 10 cas de patients avec métastases cérébrales non traitées, incluant des patients symptomatiques (donc non inclus dans les essais clinique, les symptômes neurologiques non contrôlés étant un critère d’exclusion).
     

    60 % de réponse rapide avec diminution des lésions cérébrales

    Sur une cohorte de 10 patients atteints d’un CBPC avec des métastases cérébrales non contrôlées, 6 patients ont présenté une réponse radiologique (60 %), 3 une maladie cérébrale stable (30 %) et 1 patients (atteint d’un adénocarcinome pulmonaire muté EGFR del19 avec transformation en CBPC) a présenté une réponse mixte avec des lésions contrôlées et d’autres se majorant.

    Les auteurs décrivent ensuite plus en détail trois cas parmi les 6 avec une réponse rapide. Le Tableau 1, décrivant les 10 patients, précise que tous les patients de cette série avaient des métastases cérébrales en majoration non contrôlées à l’introduction du tarlatamab. Les patients avaient reçu de 1 à 4 lignes de traitement antérieur. La première imagerie par IRM crâne était réalisée entre 5 et 8 mois après l’initiation du tarlatamab. Le taux de réponse avec diminution des lésions cérébrales de 60 % est élevé et très encourageant.

    Une tolérance très acceptable chez 10 cas de patients en progression cérébrale

    Un syndrome de relargage cytokinique est rapporté dans 50 % des cas, avec un grade 1 ou 2, et une symptomatologie de neuro-toxicité immunoinduite est rapportée dans 3 cas avec un maximum de grade 2.

    Cette série est un élément supplémentaire pour rassurer le clinicien qui souhaiterait prescrire le tarlatamab chez un patient en progression cérébrale en ligne avancée.

    Pour l’instant le tarlatamab n’a pas reçu d’AMM en France.

     

     

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