Pneumologie

Bronchectasie : réduction des exacerbations avec un inhibiteur de DPP-1

Le brensocatib, un inhibiteur oral sélectif de la dipeptidyl peptidase-1 (DPP-1), réduirait les exacerbations pulmonaires et la dégradation de la fonction respiratoires, chez les patients atteints de dilatation des bronches (bronchectasie) non liée à la mucoviscidose.

  • 24 Avril 2025
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    La bronchectasie, ou dilatation des bronches, non liée à la mucoviscidose, est une affection pulmonaire inflammatoire chronique caractérisée par un cercle vicieux d’inflammation neutrophilique, d’infections récurrentes et de lésions structurelles progressives. L'absence de traitements spécifiques ciblant ce type d'inflammation a motivé l'étude du brensocatib, un inhibiteur oral sélectif de la dipeptidyl peptidase-1 (DPP-1).

    Dans l’essai ASPEN, étude internationale de phase 3 sur 1721 patients publiée dans le New England Journal of Medicine, l’administration quotidienne de brensocatib (10 mg ou 25 mg) pendant 52 semaines permettrait une réduction significative du taux annualisé d'exacerbations pulmonaires : 1,02 (dose 10 mg) et 1,04 (dose 25 mg), contre 1,29 sous placebo (p ajusté = 0,004 et 0,005 respectivement).

    Moindre déclin de la fonction respiratoire

    Parmi les autres résultats, le brensocatib prolonge significativement le délai avant la première exacerbation avec un hazard ratio (HR) de 0,81 (dose 10 mg, p = 0,02) et 0,83 (dose 25 mg, p = 0,04). À 52 semaines, 48,5 % des patients traités par le brensocatib (toutes doses confondues) restent sans exacerbation contre 40,3 % sous placebo. Le déclin du volume expiratoire maximal en 1 seconde (VEMS) est moindre avec brensocatib (réduction moyenne de 24 ml pour la dose de 25 mg contre 62 ml sous placebo, p = 0,04).

    Concernant la tolérance, l'incidence globale des effets indésirables était similaire entre les groupes traités et le placebo, à l’exception d’une hyperkératose plus fréquente avec la dose de 25 mg (3 % vs 0,7 % placebo).

    Une étude randomisée sur un inhibiteur oral sélectif de la dipeptidyl peptidase-1 (DPP-1)

    Ces données proviennent de l’essai randomisé contrôlé ASPEN mené auprès d'une large population internationale (1721 patients adultes et adolescents recrutés dans 35 pays). La large représentativité géographique renforce la validité externe de l’étude. Cependant, la faible incidence d’exacerbations dans le groupe placebo, possiblement influencée par les mesures sanitaires contre la Covid-19, limite partiellement l’évaluation de l’effet réel du traitement dans un contexte usuel. L

    Selon un éditorial associé, ces résultats ouvrent néanmoins des perspectives thérapeutiques prometteuses, positionnant le brensocatib comme une alternative intéressante aux antibiotiques macrolides, notamment en cas de contre-indications ou de résistances microbiennes. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser les sous-groupes de patients (phénotypes inflammatoires spécifiques) pouvant tirer le plus grand bénéfice de ce traitement, ainsi que son utilisation potentielle en pédiatrie et en combinaison avec d’autres traitements validés.

     

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