Hématologie
CAR-T : un risque faible de cancers secondaires après traitement
L’incidence des cancers secondaires après CAR-T semble faible, et la plupart des cas favorisés par les expositions thérapeutiques antérieures plutôt qu’à un effet oncogénique direct des cellules CAR-T. Les bénéfices des thérapies CAR-T demeurent significatifs pour la majorité des patients, et la poursuite de ces traitements est recommandée.
- ttsz/istock
Des inquiétudes sont apparues à la suite du signalement par la FDA (Food and Drug Administration) d’une vingtaine de cas de lymphomes et leucémies à cellules T.
Cette revue traite du risque de survenue de lymphomes T après un traitement par cellules CAR-T, à la suite de l’annonce de la FDA de cas décrits chez des patients traités par cellules CAR-T dirigées contre le BCMA [myélome multiple ; idecabtagene vicleucel et ciltacabtagene autoleucel ou le CD19 [lymphomes ; tisagenlecleucel, lisocabtagene maraleucel, axicabtagene ciloleucel, brexucabtagene autoleucel].
Une vingtaine de cas décrits
A ce jour, une vingtaine de cas de lymphomes et leucémies à cellules T, sur un total de plus de 34 400 patients traités avec des cellules CAR-T, ont été rapportés (0,0006%). Il existe un cas rapporté de lymphome T dérivé des cellules CAR-T survenu après infusion de cilta-cel. Ce lymphome a probablement été favorisé par des mutations génétiques préexistantes (TET2, NFKB2, PTPRB et/ou JAK3), présentes dans les lymphocytes T collectés. Le rôle de l’insertion du CAR en amont d’un proto-oncogène ne peut être exclu.
Il existe d’autres cas de lymphomes et leucémies à cellules T post-CAR-T cells : lymphome non hodgkinien (LNH) T cytotoxique lié à l’EBV, LNH T périphérique, LNH T anaplasique, plusieurs cas de lymphoproliférations de grands lymphocytes à grains (LGL), mais qui ne semblent pas découler des cellules CAR-T infusées.
Effet des traitements antérieurs
D’autres néoplasies secondaires ont été rapportées : cancers cutanés, myélodysplasies/Leucémies Aigues Myéloïdes, ou cas de cholangiocarcinome, de sarcome synovial, de mélanome, de carcinome thyroïdien papillaire chez des enfants. La survenue de ces néoplasies secondaires semble plutôt à mettre en lien avec les expositions antérieures aux traitements de chimiothérapie et radiothérapie, reçus par ces patients ayant souvent une maladie avancée.
Il est, par exemple, connu qu’un patient avec un DLBCL a un risque 4,7 fois plus élevé que la population générale de développer un lymphome T.
Conclusion
Au total, le risque de survenue d’un lymphome T secondaire aux cellules CAR-T est très faible, un seul cas étant prouvé à ce jour. La chimiothérapie standard et la radiothérapie présentent des risques plus élevés de néoplasies malignes secondaires que les traitements par cellules CAR-T. Certaines mutations génétiques préexistantes pourraient contribuer à la survenue de ces néoplasies secondaires.
Des analyses ont été réalisées sur les caractéristiques des patients, mais des données cruciales (comme les mutations préexistantes) manquent. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir un lien causal entre la thérapie CAR-T et les cas de malignités T signalés.








