Hématologie
Leucémie lymphoblastique aiguë B en rechute : impact d'un anti-CD22 sur le risque de maladie veino-occlusive
L'inotuzumab ozogamicine (INO) est un anticorps monoclonal conjugué anti-CD22 utilisé pour le traitement de la leucémie lymphoblastique aiguë B (LAL-B) en rechute. Le risque de maladie veino-occlusive (MVO) en cas d’allogreffe après INO semble augmenté par le type de conditionnement et un antécédent d’allogreffe en première ligne.
- Nemes Laszlo/istock
L'inotuzumab ozogamicine (INO) est un anticorps monoclonal anti-CD22 conjugué à la calicheamycine, un agent cytotoxique. Ce traitement est notamment utilisé pour le traitement de la leucémie lymphoblastique aiguë B (LAL-B) en rechute.
Cependant, lorsqu’il est utilisé avant une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, ce traitement peut augmenter le risque de survenue d’un syndrome d'obstruction sinusoïdale/maladie veino-occlusive (SOS/MVO).
Un traitement efficace de la LAL-B en rechute.
Cette étude a inclus 58 patients atteints de LAL-B en rechute ou réfractaire, traités par INO entre 2016 et 2022 et ayant reçu par la suite une allogreffe. L’âge médian était de 42,5 ans (min-max, 16-69 ans). Les traitements antérieurs comportaient une chimiothérapie intensive +/- inhibiteur de la tyrosine kinase pour 47 patients (81%) ; du blinatumomab pour 24 (41%) ; et une allogreffe en première ligne pour 11 (19%).
Le taux de rémission complète après INO et avant allogreffe était de 84 %. Avec un suivi médian de 30,5 mois, la survie globale médiane (SG) était de 11,2 mois. Les taux de SG à un an et à 2 ans étaient de 50 % (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 38,4-56,1) et de 36,7 % (IC à 95 % : 25,5-52,9), respectivement.
Une possible augmentation du risque de SOS/MVO après INO
Un SOS/MVO après allogreffe est survenu chez 17 patients (29%). Parmi eux, neuf patients (53 %) sont décédés des suites et d'une défaillance multiviscérale. Seuls deux d'entre eux avaient reçu plus de 2 cycles d’INO (3 et 5 cycles, respectivement) avant l'allo-HCT, les autres 2 ou moins.
Le conditionnement à base d’alkylants (P=0,038) et une allogreffe préalable (P=0,050) étaient des facteurs de risque significatifs pour le SOS/MVO, tandis que le nombre de cycles d'INO reçus avant l'allogreffe et le délai entre la dernière administration d'INO et l'allogreffe n’avaient pas d’impact significatif. Une rechute ou un échec de traitement est survenu chez 20 patients (34 %), dont 15 (75%) sont décédés.
Le traitement par INO semble être une approche efficace de la LAL-B en rechute, et permettre de conduire les patients vers l’allogreffe. Cependant, le risque de SOS/MVO est élevé, ce qui nécessite une surveillance continue et la reconnaissance des facteurs de risque SOS/MVO chez ces patients.








