Hématologie
Thérapies géniques : résultats prometteurs dans les hémopathies de l'enfant
Quatre nouvelles études présentées au congrès de la société américaine d’hématologie (ASH) confirment l’intérêt du lentivirus comme vecteur pour le remplacement des gènes déficients
- DURAND FLORENCE/SIPA
Certaines maladies hématologiques sévères de l'enfance liées à des déficiences sur certains gènes n’ont pas d’autre option que des transfusions répétées ou des greffes de moelle de donneurs apparentés. Il en est ainsi de certaines thalassémies, du syndrome de Wiskott-Aldrich et du syndrome d’immunodéficience combinée lié à l’X.
Le lentivirus est plus fiable et sûr que le rétrovirus
Une nouvelle technique de remplacement du gène déficient via un lentivirus, qui sert de vecteur pour le gène de remplacement, confirme son efficacité dans ces 3 maladies : il s’agit d’une technique de transfection des cellules souches qui utilise un lentivirus plutôt qu’un rétrovirus. Ce virus sert juste de transfecteur des cellules souches du malade et n’est pas transmissible. Selon les études présentées, il est chargé de véhiculer un gène HHB fonctionnel dans la thalassémie, un gène WAS dans le syndrome de Wiskott-Aldrich ou un gène IL2RG dans le syndrome d’immunodéficience combinée lié à l’X.
Une transfection robuste et durable
Les cellules souches avec le gène déficient sont prélevées chez le malade. Elles sont ensuite transfectées par le lentivirus porteur du gène fonctionnel qui est alors intégré dans leur matériel génétique, enfin, elles sont réinjectées chez le malade. Le processus est bien maîtrisé. Il ne déclenche pas de réaction indésirable particulière et aucune prolifération clonale anormale n’a été observée, de même qu’aucun protooncogène.
Le taux de succès varie selon les maladies de 2/3 à 89 % et le suivi à long terme (jusqu’à plus de 3 ans) montre que les résultats cliniques obtenus se maintiennent et ne s’accompagnent pas de l’apparition de tumeurs secondaires.








