La réduction de risque de cancer après sevrage tabagique a été démontrée et ce bénéfice est plus rapide pour le cancer du poumon. Le sevrage tabagique a un intérêt à tout âge de la vie mais un arrêt avant l’âge de 50 ans montre une réduction du risque de cancer encore plus significative.

Une étude, dont les résultats sont parus en février 2024 dans le JAMA Network Open, a cherché à évaluer l’évolution au fil du temps du risque de cancer après un sevrage tabagique. Les auteurs ont également évalué ce risque en fonction de l’âge auquel le sevrage tabagique a eu lieu. Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective, réalisée en Corée. Au total, une population de 2 975 820 participants a été observée entre 2002 et 2019. Tous les sujets avaient au moins 30 ans au moment de leur sevrage tabagique et ils ont tous bénéficié de deux examens de santé consécutifs, dans le cadre de l’Assurance Maladie. Les auteurs ont ensuite analysé les données entre avril et septembre 2023. Ils ont évalué le risque de cancers pulmonaires,  hépatiques, gastriques et colorectaux. Près de 59% des sujets étaient des hommes.

Une très volumineuse cohorte

Les auteurs de cette étude sont partis de la connaissance du risque accru de différents cancers, en raison du tabagisme chronique et se sont interrogés sur le nombre d’années qui étaient nécessaires après le sevrage pour diminuer ce risque. La cohorte comprenant près de 3 millions de participants confère une grande solidité à cette étude. Les résultats ont montré que le risque de caner, tous sites confondus,  était légèrement plus élevé chez les anciens fumeurs, au cours des10 premières années suivant le sevrage tabagique puis les auteurs ont observé une diminution progressive de ce risque au cours du temps, atteignant 50% du risque établi chez les sujets tabagiques après 15 ans de sevrage. Les résultats de ce travail ont également montré que le risque du cancer du poumon diminuait plus rapidement que celui des autres cancers, avec 3 ans d’avance sur eux. Le risque relatif de cancer du poumon était significativement plus faible.

Un bénéfice du sevrage en  fonction de l’âge

Au total, les auteurs ont observé 196 829 cas de cancers confirmés chez les participants de l’étude. Une diminution significative du risque de cancers, tous sites confondus a été observée quel que soit l’âge des participants, toutefois pour les sujets ayant interrompu leur tabagisme avant l’âge de 50 ans, lé diminution du risque de développer un cancer du poumon était  plus importante que chez les participants ayant abandonné le tabagisme après 50 ans. L’arrêt précoce du tabagisme chronique apporte donc un bénéfice plus grand en termes de risque de cancers, notamment pulmonaire.

En conclusion, cesser de fumer, quel que soit l’âge entraine un diminution du risque de cancer tous sites confondus. Plus le sevrage est précoce plus ce risque diminue rapidement, en particulier pour les formes pulmonaires. Un argument de plus pour encourager au sevrage tabagique….