Pneumologie

PPC : la reprendre après une interruption est fortement bénéfique !

Réessayer la PPC après un premier arrêt de traitement apporte un vrai bénéfice en terme de mortalité et morbidité. Il est nécessaire d’encourager les patients  à reprendre leur traitement par PPC agrès une interruption et ce type de situation est bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. D’après un entretien avec Jean-Louis PEPIN.

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  • 08 Fév 2024
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    Une étude française, dont les résultats sont parus en janvier 2024, dans l’European Respiratory Journal, a cherché à évaluer le bénéfice de la reprise du traitement par PPC après une première interruption. Pour cela, les auteurs de ce travail ont utilisé les données de la CPAM pour identifier les prescriptions de PPC et identifier les patients qui l’avaient interrompue une première fois. Au total, 103 091 sujets avaient réalisé un premier arrêt de PPC. Les auteurs ont apparié les sujets qui ont repris la PPC pendant au moins un an avec ceux qui l’ont reprise puis arrêtée de nouveau. Ils ont ensuite évalué le risque de mortalité toutes causes confondues dans les deux groupes et observé les facteurs prédictifs significatifs de la poursuite de la PPC après la reprise.

     

     

    Un grand nombre de tentatives de reprises !

     

    Le professeur Jean-Louis PEPIN, pneumologue dans le service de pneumologie du Centre Hospitalier Universitaire Grenoble-Alpes et directeur de recherche à l’Université Grenoble-Alpes, et auteur de ce travail, explique que la question du pourcentage de patients qui reprenaient la PPC après une première interruption n’avait jamais vraiment été posée et qu’il est intéressant de connaitre l’impact de cette reprise, quand elle est menée à bien, sur la santé des patients.  Il souligne que cette étude a un grand intérêt car l’effectif de patients est très large et surtout exhaustif sur l’ensemble du territoire français, en 2015 et 2016. Cet effectif comporte, en effet,  plus de 100 000 patients. Les résultats de ce travail ont montré que 26% des patients qui avaient arrêté pour la première fois leur traitement par PPC, l’ont repris, ce qui, pour Jean-Louis PEPIN, constitue une donnée très originale. Le taux de reprise est plus important que l’on ne pouvait l’imaginer et peu de patients se tournent vers d’autres types de traitements, ce qui constitue une information importante en termes de parcours de soins.

     

     

    Des causes inattendues pour le  second arrêt

     

    Jean-Louis PEPIN explique qu’une autre partie de ce travail a consisté à rechercher les causes de l’interruption du traitement par PPC et que des éléments nouveaux sont alors apparus. Ce travail a montré que si la PPC était reprise à l’initiative du médecin généraliste ou du cardiologue, alors le risque de seconde interruption était plus grand que si la reprise avait été engagée par un pneumologue ou par un médecin spécialiste du sommeil. La poursuite du traitement par PPC était également plus fréquente chez les hommes et les sujets hypertendus. D’autre part, il est apparu que les sujets affiliés à la MSA, c’est-à-dire les agriculteurs, interrompaient moins souvent une seconde fois leur PPC que les autres. Jean-Louis PEPIN ajoute que lorsque l’on compare le taux de mortalité des patients qui ont repris leur PPC et ne l’ont pas arrêtée avec ceux qui l’ont reprise mais interrompue une seconde fois, il existait une différence significative avec une surmortalité en cas de deuxième arrêt.

     

     

    En conclusion, il y a un intérêt non négligeable à encourager les patients à reprendre leur traitement par PPC lorsqu’il l’ont interrompu une première fois.  Ne pas le faire serait une perte de chances pour le patient, chez qui le risque de mortalité serait significativement augmenté.

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    JDF