Onco-Sein
Cancer de l’ovaire platine-résistant : Un nouvel anticorps conjugué ?
Le mirvetuximab sorvtansine (MIRV), anticorps drogue conjugué ayant pour cible les récepteurs α folates (FRα), améliore la survie globale des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire platine résistant.
- magicmine/iStock
La prise en charge des cancers de l'ovaire de stade avancé repose sur une chimiothérapie à base de sels de platine avec un traitement de maintenance par bevacizumab ou anti-PARP, permettant le plus souvent de bonnes réponses. L’apparition d'une résistance aux sels de platine, marque alors un tournant dans la prise en charge, avec des options thérapeutiques qui deviennent plus minces, reposant sur des mono-chimiothérapies avec des taux de réponse faibles.
Les récepteurs α folates (FRα), sont des biomarqueurs fréquemment surexprimés dans les carcinomes ovariens avec une faible expression dans les tissus normaux. Dans ce contexte, un anticorps conjugué ciblant ce récepteur a été développé, le mirvetuximab sorvtansine (MIRV). Ce traitement a permis de montrer des 1ers résultats, dans l’essai de phase II, SORAYA, avec des taux de réponse objective de 32,4 %.
MIRASOL : essai randomisé de phase 3 pour confirmer ces résultats
Cet essai de phase III a inclus 453 patientes, atteintes d'un carcinome séreux de haut grade de l'ovaire/trompe/péritonéale avec une expression FRα élevée (≥ 75 % avec une intensité ≥ 2), platine résistant, prétraitées par 1 à 3 lignes de chimiothérapie. Parmi les patientes, 227 ont reçu le traitement par MIRV 6 mg/kg toutes les 3 semaines et 226 une chimiothérapie standard (92 du paclitaxel – 81 de la doxorubicine liposomale pégylé et 53 du Topotecan).
La majorité des patients avaient une tumeur d'origine ovarienne (80 %), un stade initial avancé (80 % de stade IIIC – IV initial) et avaient bénéficié de 2 ou 3 lignes de chimiothérapie antérieure (86,1 %). La quasi-totalité des patientes avaient déjà reçu un traitement par taxane, 62 % un traitement par bévacizumab et 55,4 % un traitement par inhibiteur de PARP.
Gain de 3,7 mois en survie globale
Il existe une supériorité du MIRV par rapport à une chimiothérapie standard, avec des taux de réponse objective de 42,3 % dans le bras MIRV versus 15,9 % dans le bras chimiothérapie (IC95 % 2,44 – 5,94; p < 0,001), une médiane de PFS de 5,62 mois versus 3,98 mois respectivement, p < 0,001 et une médiane de survie globale de 16,46 mois versus 12,75 mois respectivement, HR0, 67 (IC95 % 0,5 – 0,89 ; p = 0,005). Avec un bénéfice qui semble exister pour l'ensemble des sous-groupes (statut BRCA, traitement et nombre de lignes antérieurs, âge, stade initiale).
La tolérance de ce traitement est marquée par une toxicité ophtalmologique toujours résolutive (flou visuel 40,8 % dont 7,8 % de grade 3, kératite 32,1 % dont 9,2 % de grade 3), des douleurs abdominales (30,3 %) et de la fatigue (30,3 %) avec peu de SAD (23,9 %) et d’interruption de traitement (9,2 %).
Le futur standard des cancers de l’ovaire platine-résistant
Le MIRV permet, chez les patientes atteintes d’un cancer séreux de haut grade, platine-résistant et FRα positif, un gain en survie sans progression et globale par rapport à une chimiothérapie standard. Traitement qui devrait trouver une place dans cette situation où la chimiothérapie actuelle manque d’efficacité.








