Hématologie

Syndromes myélodysplasiques : un score pronostique moléculaire pour les stratifier

Les anomalies mutationnelles sont fréquentes au diagnostic des syndromes myélodysplasiques (SMD), mais leur valeur pronostique n’entre pas dans le calcul des scores pronostiques actuels. Ce nouveau score pronostique moléculaire permet de mieux stratifier les patients. Les mutations de TP53, de FLT3 et de MLL sont identifiées comme les anomalies les plus péjoratives.

  • Seiya Tabuchi/istock
  • 25 Mai 2023
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    La prise en charge thérapeutique des syndromes myélodysplasiques (SMD) est guidée par le score pronostique IPSS-R qui prend en compte les paramètres de l’hémogramme, le pourcentage de blastes médullaire et le caryotype.

    Ce score IPSS-M inclut les mutations somatiques dans l’évaluation pronostique.

    Un score valable dans les SMD de novo ou secondaires.

    Une cohorte de 2957 patients, atteints de SMD de novo ou secondaires, nouvellement diagnostiqués, a été analysée dans le New England Journal of Medicine. Le suivi médian était de 3,8 ans (IQ 1.7 à 6.0).

    Les marqueurs de survie étudiés étaient la survie globale et le risque de transformation en leucémie aiguë myéloblastique (LAM).

    Les mutations TP53, FLT3 et MLL sont les plus péjoratives.

    Au total, 94% des patients présentaient au moins une anomalie moléculaire ; le nombre médian d’anomalies observées était de 4 ; le nombre d’anomalies était corrélé à la gravité de l’hémopathie. Les mutations de TP53multihit, de FLT3 (TKD et ITD) et de MLL (PTD) étaient les 3 anomalies les plus fortement associées à un mauvais pronostic.

    Les mutations de ASXL1, BCOR, EZH2, NRAS, RUNX1, STAG2, et U2AF1 étaient également péjoratives. Au contraire, une mutation SF3B1 était associée à un pronostic favorable, mais cet effet favorable état gommé par l’existence de certaines co-mutations

    Le score IPSS-M définit 6 groupes de risque.

    Au final, 31 gènes ont été retenus et inclus dans le score IPSS-M, permettant de définir six catégories de risque (très faible / faible / intermédiaire-bas / intermédiaire-haut / haut / très haut). La survie globale dans ces différents groupes était évaluée à 10,6 ans / 6 ans / 4,6 ans / 2,8 ans / 1,7 ans et 1 an pour ces différents groupes, respectivement.

    Le risque d’évolution en LAM secondaire à 4 ans était estimé à 2,8%, 5,1%, 11,4%, 18,9%, 29,2% et 42,8% respectivement. Ce score pronostique est disponible en ligne.

    Conclusion

    Ce score moléculaire permet une stratification plus précise des patients et une meilleure estimation de la survie globale et du risque d’évolution en LAM. L’analyse moléculaire n’est pas toujours disponible en routine, mais cette étude suggère un panel de gènes à analyser en priorité au diagnostic d’un SMD.

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    JDF