Onco-Thoracique
CBNPC : la pollution de l’air comme facteur de risque ?
Les liens entre la pollution de l'air et le développement d'un cancer sont de plus en plus évident sans que la raison exacte de ce lien soit comprise.
- ananaline/iStock
Les mécanismes sous-jacents de l’oncogenèse favorisée par l’exposition à un air pollué ne sont pas clairement compris.
Dans les années 1950s, la théorie de l’oncogenèse était décrite comme un processus en 2 étapes : une première étape initiale étant la survenue de mutations au sein de cellules saines, suivie ensuite d’une seconde étape de stimulation de la prolifération du clone muté.
Nouveau concept d’oncogenèse dans le cancer du poumon
Les particules fines de la matières PM2,5 (dont le diamètre est inférieur ou égal à 2,5 micromètres) sont connues pour être associées au développement du cancer broncho-pulmonaire. Mais la physiopathologie de ce phénomène n’est pas clairement décrite.
En s’appuyant sur le modèle du cancer bronchique non à petites cellules muté EGFR chez les fumeurs et non-fumeurs, l’équipe de Swanton élabore un nouveau concept de l‘oncogenèse.
Favorisation du développement de clones tumoraux préexistants
Grâce à un modèle murin avec mutation constitutionnelle de l’EGFR, sans tumeur préexistante, Swanton et son équipe ont réalisé des expériences en exposant les animaux à des taux de PM2,5 progressivement croissants. Les polluants de l’air favorisent un afflux de macrophages au sein des alvéoles pulmonaires ainsi qu’un relargage d’interleukine-1, principalement au sein des souris mutées EGFR.
Enfin une analyse moléculaire sur tissu pulmonaire humain sain de 295 individus humains a montré la présence d’une mutation driver de l’EGFR et de KRAS dans respectivement 18 % et 53 % des cas.
Ces éléments soutiennent que les PM2,5 contenues dans la pollution de l’air ont un effet néfaste en terme de santé publique étant donné qu’ils favorisent le développement de clones cellulaires porteurs de mutations de drivers prédisposant au cancer bronchopulmonaire.
C’est une révolution dans la compréhension de l’oncogenèse. L’impact de la qualité de l’air mériterait d’être étudiée pour mieux connaitre ses retombées en terme d’impact sur la santé des populations.








