La semaine nationale annulée
Diabète : la colère des associations contre Jean-Marc Ayrault
Faute de label « Grande cause nationale », la Fédération française des diabétiques ne pourra pas financer sa semaine nationale de sensibilisation.
- Un auto-contrôle de la glycémie chez une diabétique. West Coast Surfer/Moo/REX/SIPA
« Il y a 3,5 millions de diabétiques dans ce pays et 400 nouveaux cas par jour. Si le diabète n’est pas une priorité de santé publique à l’heure où se dessine la stratégie nationale de santé, c’est à n’y rien comprendre ! » Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération française des diabétiques, ne décolère pas. Le Premier ministre a en effet attribué le label « Grande cause nationale 2014 » à l’engagement associatif et pas au diabète, qui avait pourtant mobilisé patients, soignants et élus.
Désaveu ultime, le communiqué de presse du cabinet de Jean-Marc Ayrault mentionne l’engagement des associations dans le domaine « social, éducatif, sportif ou encore culturel » mais ne dit mot des milliers de bénévoles dans les associations de malades.
Ecoutez Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération française des diabétiques : « On bâtit une stratégie nationale autour de la prévention, l’éducation à la santé et l’accompagnement des pathologies chroniques. Nous pensions que le diabète était porteur. Notre déception et notre incompréhension sont grandes. » La semaine nationale de sensibilisation annulée faute de moyens Si la Fédération française des diabétiques crie à « la grande casse nationale », ce n’est pas qu’elle est mauvaise perdante. C’est que l’association n’aura pas les fonds pour organiser cette année la semaine nationale de prévention et de sensibilisation au diabète. Habituellement, elle mobilise pendant une semaine ses 104 associations locales, les médecins généralistes et les pharmaciens pour sensibiliser les Français et partir à la recherche, grâce à un test de risque en 5 questions, des plus de 700 000 diabétiques qui s’ignorent. « Cette année, nous ne parvenons pas à réunir les 400 000 euros nécessaires pour monter cette campagne. Autant dire que l’estampille Grande cause nationale qui permet de bénéficier gracieusement de campagnes de communication dans les médias nous aurait grandement simplifié la tâche », souligne Gérard Raymond. Ecoutez Gérard Raymond : « L’année dernière, on fait plus a de 150 000 tests de risque qui nous ont permis de détecter 11% de personnes à haut risque de diabète, que l’on peut traiter au stade du pré-diabète, beaucoup moins coûteux. Ça fait beaucoup d’occasions manquées ! » En novembre dernier, Marisol Touraine a annoncé que la stratégie nationale de santé apporterait « des réponses concrètes pour lutter contre la véritable épidémie que constitue aujourd’hui le diabète en France ». « Chiche, rétorque le secrétaire de la Fédération française des diabétiques. Nous avons des idées, des propositions, nous n’attendons qu’un rendez-vous pour en discuter avec la ministre. » Rendez-vous que Gérard Raymond dit attendre depuis mai 2012.