DT1 et DT2
Diabète : les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes risques cardiovasculaires
Face aux différentes formes de diabète et leurs conséquences sur la santé cardiovasculaire, les hommes et les femmes ne seraient pas égaux.

- Par Sophie Raffin
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Il existe deux formes de diabète, celui de type 1 et celui de type 2. Le premier est dû à la destruction des cellules du pancréas qui produisent l’insuline tandis que le second découle d’une baisse de sensibilité des cellules à l’insuline. Les causes de ces maladies caractérisées par une hyperglycémie, ne sont pas leurs seules différences d'après une nouvelle étude.
Ces travaux suédois mettent en lumière des risques cardiovasculaires distincts, selon les diabètes et les sexes des malades.
Diabète : des différences dans les risques cardiovasculaires selon les sexes
L'étude de l'université d'Uppsala (Suède) qui sera présentée au congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète, organisé à Vienne du 15 au 19 septembre 2025, montre que les jeunes hommes atteints de diabète de type 2 ont un risque accru de mortalité et de maladie cardiovasculaire par rapport aux autres malades. Pour les femmes, les risques cardiovasculaires sont plus élevés avec le diabète de type 1 (DT1) qu'avec celui de type 2 (DT2).
Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion après avoir étudié les dossiers des patients diabétiques âgés de 18 à 84 ans inscrits dans le registre national suédois du diabète. Ils les ont suivis du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2020. Ils relevaient entre autres le moment du premier événement cardiovasculaire comme l’infarctus du myocarde, l'insuffisance cardiaque, l'AVC ainsi que les décès liés à des troubles cardiovasculaires et la mortalité toutes causes confondues.
Dans le détail, les hommes atteints de diabète de type 2 de moins de 50 ans avaient un risque 51 % plus élevé de maladies cardiovasculaires que les patients DT1. Ils avaient aussi un risque 2,4 fois plus important de crise cardiaque et un risque 2,2 fois plus élevé d’insuffisance cardiaque. Toutefois, ce lien ne s'observe pas pour les autres tranches d'âge masculines. Par exemple, les hommes diabétiques de type 2 affichaient un risque de crise cardiaque inférieur de 22 % par rapport à ceux souffrant de diabète de type 1.
Grâce aux hormones sexuelles, les femmes bénéficient d’un effet protecteur en matière de santé cardiaque. Et, les patientes diabétiques ne font pas exception. Néanmoins, les travaux montrent qu’il est moins prononcé chez les femmes ayant un diabète de type 1. Ainsi, les patientes qui avaient un DT2 avaient 34 % moins de risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire et 19 % moins de risque de décès toutes causes confondues par rapport à celles souffrant de DT1.
"Ces résultats mettent en évidence les principales différences de sexe dans le risque cardiovasculaire entre les types de diabète, un fait qui peut guider l'évaluation et la gestion des risques cliniques", expliquent les auteurs dans un communiqué.Diabète de type 2 et mortalité : les hommes ont plus de facteurs de risque
L’auteure de l’étude Dr Vagia Patsoukaki avance plusieurs hypothèses pour expliquer les différences observées. "Les femmes atteintes de diabète de type 1 développent souvent la maladie à un jeune âge, elles vivent donc plus longtemps avec la maladie. Ce qui augmente leur risque à vie de problèmes cardiaques et sanguins. Elles peuvent également perdre une partie de la protection naturelle dont bénéficient habituellement les femmes contre les maladies cardiaques, et reçoivent souvent un traitement moins agressif pour les maladies cardiovasculaires que les hommes", souligne-t-elle.
"En revanche, les jeunes hommes atteints de diabète de type 2 ont tendance à avoir plus de facteurs de risque comme l'obésité, l'hypertension artérielle et des modes de vie malsains. Leur diabète est généralement plus agressif, et ils peuvent être diagnostiqués plus tard, ce qui aggrave leurs premiers résultats. Même si le fait d'être une femme est généralement protecteur, dans le DT1, cette protection est plus faible, peut-être en raison d'une exposition plus longue à l'hyperglycémie."