Génétique

Maladie thromboembolique veineuse : peut-on prédire le risque de rechute ?

Grâce à la génétique, une équipe de chercheurs français a identifié 28 marqueurs moléculaires prédictifs du risque de récidive de phlébite ou d’embolie pulmonaire, les deux principales formes que prend la maladie thromboembolique veineuse.

  • Pornpak Khunatorn / istock
  • 25 Août 2025
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    C’est une avancée prometteuse vers une médecine plus personnalisée. Une équipe de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’université de Bordeaux a identifié 28 marqueurs moléculaires associés au risque de récidive de la maladie thromboembolique veineuse, troisième cause de mortalité cardiovasculaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Blood.

    Un profil génétique détaillé pour anticiper la récidive

    La maladie thromboembolique veineuse (MTV) se caractérise par la formation d'un caillot dans une veine, pouvant gêner voire bloquer la circulation sanguine. Elle prend deux formes principales : la thrombose veineuse profonde (ou phlébite) et sa complication majeure, l’embolie pulmonaire, lorsque le caillot migre vers les poumons. En France, on recense chaque année entre 50.000 et 100.000 cas de phlébite, et 40.000 embolies pulmonaires. Le taux de récidive de ces accidents atteint 20 % dans les cinq ans.

    Les traitements anticoagulants actuels visent à empêcher la formation de nouveaux caillots, mais exposent à un risque d’hémorragie. "Prédire avec précision le risque de récidive de chaque patient permettrait d’optimiser la réponse thérapeutique, tout en prévenant également le risque hémorragique individuel", écrivent les chercheurs dans un communiqué.

    L’équipe dirigée par David-Alexandre Trégouët a analysé le profil génétique de plus de 6. 300 patients européens, dont 1.775 ayant présenté une récidive. Ils ont identifié 28 marqueurs moléculaires (liés à l’ADN, à l’ARN ou à certaines protéines) intervenant à des étapes clés de l’expression génétique.

    Vers une stratégie personnalisée

    Fait notable : 22 de ces marqueurs sont spécifiques au risque de récidive, sans lien avec le risque de premier épisode thromboembolique. "Ces résultats marquent une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes biologiques impliqués dans la récidive", souligne Trégouët.

    La recherche révèle aussi que certains marqueurs diffèrent selon le sexe, le type d’événement initial (phlébite ou embolie pulmonaire) ou encore sa cause (provoquée ou non). Une précision qui s’avère bienvenue pour orienter vers des stratégies préventives individualisées. "Ils permettront une estimation plus fine du risque individuel de récidive, et contribueront à une meilleure prise en charge du patient vers un parcours de soin personnalisé", conclut le chercheur.

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    JDF