La prise de biotine, ou vitamine B8, utilisée pour le traitement de l'alopécie mais aussi dans de nombreux compléments alimentaires peut interférer avec certains dosages thyroïdiens. L'ANSM recommande désormais aux professionnels de santé une certaine vigilance à ce sujet.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en accord avec l'Agence européenne des médicaments (EMA) alerte dans une lettre aux professionnels de santé sur le risque d'interférence de la biotine avec certains dosages thyroïdiens.

Cette molécule, aussi appelée vitamine H ou vitamine B8, est indiquée dans le traitement de l'alopécie. Elle est aussi présente, parfois à fortes doses, dans des compléments alimentaires largement utilisés les ongles, les cheveux ou la peau.

Un nouveau réflexe avant tout dosage thyroïdien

« En cas de prise de biotine, les dosages des hormones thyroïdiennes notamment de T4 peuvent être faussement bas ou faussement élevés » explique le communiqué de presse de l'ANSM. Le risque est alors de poser un diagnostic erroné d'hypo ou hyperthyroïdie ou d'adapter un traitement de manière inadéquate.

L'ANSM recommande désormais aux prescripteurs de demander « systématiquement » au patient s'il prend de la biotine avant tout dosage thyroïdien, en l'informant que cette molécule peut être présente dans des compléments alimentaires pour les cheveux, les ongles ou la peau. En cas de prise avérée, il convient d'informer le laboratoire d'analyse qui pourra alors utiliser des « tests alternatifs » explique la lettre aux professionnels de santé.

L'ANSM appelle aussi à la vigilance en cas de dosages thyroïdiens non cohérents avec le tableau clinique et/ou d'autres examens, auquel cas, « la possibilité d'une interférence de la biotine doit être envisagée ».        

Une vigilance encore plus rigoureuse dans certains cas

« La connaissance par les prescripteurs et les laboratoires d'analyse de la prise de biotine est particulièrement importante dans les situations nécessitant une posologie très précise de lévothyroxine, comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées et les patients suivis pour un cancer de la thyroïde résiduel ou récidivant » souligne enfin l'ANSM.