Neurologie

SEP : résultat positif avec l'autogreffe de moelle

Une greffe autologue de moelle précédée d'une immuno-ablation a permis de stopper l’évolution de la sclérose en plaques chez des patients atteints d'une forme agressive de la maladie. Le traitement a toutefois entraîné la mort d’un des 24 malades de l'essai clinique.

  • tipchai/epictura
  • 13 Juin 2016
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    C’est une annonce pleine de promesses, mais aussi d’interrogations. Grâce à une autogreffe de moelle précédée d'une immuno-ablation, des médecins canadiens sont parvenus à contenir la sclérose en plaques (SEP) chez 23 patients au cours d’une étude dont les résultats sont publiés dans le Lancet. Les auteurs expliquent ainsi avoir pu stopper les rechutes et le développement de nouvelles lésions cérébrales liées à la SEP, sans avoir à poursuivre une thérapie médicamenteuse.

    Un décès lié au traitement

    Deux millions de personnes dans le monde (100 000 en France) sont atteintes de cette pathologie grave du système immunitaire. C’est peu dire que la prouesse donne espoir, alors que les traitements actuels ne permettent pas de guérir la maladie et peinent à enrayer sa progression.

    Pourtant, bien qu’il s’agisse du « premier traitement capable de produire ce niveau de contrôle de la maladie ou de récupération neurologique, les risques liés au traitement limitent son utilisation à grande échelle », expliquent des experts cités dans la revue.

    De fait, parmi les 24 malades volontaires (âgés de 18 à 50 ans) qui ont bénéficié de cette thérapie très agressive, l'un est décédé de complications hépatiques et infectieuses liées au traitement.

    Amélioration du handicap

    Pour les 23 autres patients, toutefois, les résultats semblent positifs. Tous étaient atteints d’une forme agressive de SEP et ont vu leur maladie contenue grâce à la greffe autologue de moelle. « Huit d'entre eux ont eu une amélioration durable de leur handicap 7,5 ans après le traitement », assurent les chercheurs.

    Aucune rechute n'a été observée pendant la période d'étude, entre quatre et 13 ans. Après le traitement, une seule nouvelle lésion a été décelée sur 327 examens, ajoutent les auteurs de l'étude, précisant que les « avantages potentiels » du traitement « doivent être pondérés par le risque de complications graves ».

    Atkins HL, et al. Immunoablation and autologous haemopoietic stem-cell transplantation for aggressive multiple sclerosis: a multicentre single-group phase 2 trial

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