Onco-dermatologie
Carcinome basocellulaire localement avancé : l'espoir d'une immunothérapie
Les premiers résultats d’un essai pivot évaluant en deuxième ligne une immunothérapie par le cémiplimab dans le carcinome basocellulaire localement avancé sont encourageants.
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Cancer cutané le plus fréquent, le carcinome basocellulaire relève dans la grande majorité des cas d’un traitement chirurgical ou d’une radiothérapie.
Les formes localement avancées sont de prise en charge thérapeutique difficile, fondée notamment sur le recours aux inhibiteurs de la voie Hedgehog (HHI).
Patients en impasse thérapeutique
Mais il n’existe aujourd’hui aucun traitement approuvé pour les patients ayant une tumeur localement avancée et intolérants ou progressant sous HHI. Les résultats positifs d’un essai de phase 2 mené avec le cémiplimab, un anticorps anti-PD1 déjà utilisé dans le carcinome cutané épidermoïde, offrent donc un réel espoir.
Les données présentées lors du dernier congrès de l’ESMO portent sur 84 patients d’un âge médian de 70 ans, dont la tumeur siégeait majoritairement au niveau de tête et du cou (89,3% des cas). Plus de 70 % avaient progressé sous HHI, et 38 % avaient interrompu le traitement en raison d’effets indésirables. Le score ECOG était de 0 dans 60,7 % des cas, et de 1 dans 39,3% des cas.
Le cémiplimab a été administré à raison de 350 mg par voie IV toutes les 3 semaines, pendant une durée maximale de 93 semaines ou jusqu’à la progression de la maladie ou l’apparition d’une toxicité inacceptable.
Près d’un tiers de réponses objectives
Le taux de réponse objective a été de 31%, avec une réponse complète chez 6 % des patients et une réponse partielle dans un quart des cas. La maladie a été stabilisée dans 41 % des cas et a progressé chez 9 % des patients. Les résultats ont été similaires quel que soit le statut PDL-1.
À un an, 85 % des répondeurs continuaient de présenter une réponse au traitement ; la probabilité de survie sans progression a été estimée à près de 57% et celle de survie globale à plus de 92 %.
Pas de nouveau signal en matière de tolérance
Les effets indésirables les plus fréquents ont été la fatigue (25%) et le prurit (14%). Des effets secondaires immunologiques ont été rapportés chez un quart des patients, de grade 3 dans un peu plus d’un tiers des cas.
Le cémiplimab apparait ainsi comme le premier traitement systémique des carcinomes basocellulaires localement avancés, en deuxième ligne après échec ou intolérance d’un HHI. A noter que ce même essai a inclus en parallèle une deuxième cohorte de patients, avec un carcinome basocellulaire métastatique également traités en 2 ligne par cet anti PD1.








