Oncologie

Récidive de cancer de l’ovaire : la survie est nettement prolongée après une nouvelle résection complète

Une nouvelle chirurgie complète en cas de récidive de cancer de l’ovaire plus de 6 mois après la fin du traitement initial améliore la survie sans progression et la survie globale chez des patientes bien sélectionnées.  

  • Shidlovski/istock
  • 03 Juin 2020
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    Les données finales de l’essai DESKTOP III, mené par le groupe AGO (pour Arbeits-gemeinshaft Gynäkologische Group) et présentées lors du congrès de l’ASCO confirment l’efficacité d’une nouvelle chirurgie complète en cas de récidive de cancer de l’ovaire plus de 6 mois après la fin du traitement initial, associant chirurgie complète et chimiothérapie à base de sels de platine.

    Un gain de 12 mois de survie globale

    La survie globale médiane est de 53,7 mois chez les femmes ayant bénéficié d’un nouveau geste de cytoréduction maximale associé à une deuxième ligne de chimiothérapie, comparativement à 46,2 mois chez celles ayant eu une uniquement une deuxième ligne de chimiothérapie (HR 0,76, IC 95% 0,59-0,97, p=0,03).

    La médiane de survie sans progression a été respectivement de 18,4 mois vs 14 mois (HR: 0.66, IC 95% 0,54-0,82, p<0,001), et le délai médian médian à l’instauration d’un nouveau traitement de 17,9 mois vs 13,7 mois (HR 0,65, IC 95% 0,52-0,81, p<0,001). Le bénéfice en termes de survie globale dépasse 12 mois chez les patientes ayant pu bénéficier d’une chirurgie complète comparativement à celles traitées par une chimiothérapie seule (60,7 mois vs 46,2 mois). En revanche, en cas de résection incomplète lors de la récidive, la survie globale médiane a été moindre qu’avec la chimiothérapie seule (28,8 mois vs 46,2 mois).

    La mortalité à 60 jours est de 0% dans le groupe chirurgie vs 0,5% dans le groupe chimiothérapie seule. Une nouvelle laparotomie a dû être réalisée chez 3,7% des femmes opérées. Aucune différence entre les deux bras de traitement n’est retrouvée sur les effets indésirables de grade 3 ou 4.

    Une stratégie débattue

    C’est la première étude à confirmer les bénéfices du maintien d’une certaine « agressivité » chirurgicale dans les récidives de cancer de l’ovaire, une stratégie débattue depuis longtemps.

    Parmi les 407 femmes inclues dans cette étude, toutes avec un score AGO positif, 206 ont été assignées dans le bras « chirurgie », dont 187 ont finalement pu être opérées. Une résection complète a pu être réalisée dans 75 % des cas.  Les auteurs mettent l’accent sur l’importance de la bonne sélection des patientes et de leur prise en charge dans un centre expert, pour accroître les chances de résection complète.

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