Métaux lourds

Cadmium : une quantité "non négligeable" dans le chocolat, selon UFC-Que Choisir

L’UFC-Que Choisir alerte sur la présence de cadmium, un métal lourd toxique, dans de nombreux produits chocolatés. Une consommation excessive, surtout chez les enfants, pourrait présenter un risque pour la santé.

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  • 21 Aoû 2025
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    Le chocolat est généralement perçu comme un petit plaisir sans grand danger, s’il est mangé avec modération. Mais l'UFC-Que Choisir alerte aujourd’hui sur un risque méconnu : la présence de cadmium, un métal lourd toxique, en quantité "non négligeable" dans plusieurs produits du commerce à base de chocolat. Dans une analyse rendue publique le 21 août, l'association de consommateurs appelle à "modérer sa consommation", en particulier chez les enfants.

    Un risque invisible mais bien réel

    Le cadmium s'accumule dans l'organisme et peut, à terme, entraîner des pathologies cardiovasculaires ou certains cancers. Sa valeur toxicologique de référence (VTR) est de 0,35 microgramme par kilo de poids corporel et par jour, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Pour un enfant de 10 ans pesant environ 40 kg, cela correspond à une dose maximale de 14 microgrammes par jour. Et ce seuil peut être dépassé rapidement, comme l'illustre l'exemple de l'UFC : deux biscuits Bjorg fourrés au chocolat noir, un bol de Chocapic et une tasse de chocolat chaud Poulain suffisent à atteindre près de la moitié de cette limite.

    Si les produits cités respectent la teneur maximale réglementaire en cadmium, l'association prévient que la consommation cumulée de plusieurs aliments à base de cacao dans une même journée peut entraîner un dépassement de la dose journalière tolérable. Par exemple, une portion de 50 g de biscuits Bjorg représente à elle seule 20 % de la VTR pour un enfant, contre 8 % pour un adulte. Le chocolat en poudre Poulain grand arôme intense (70 % de cacao) atteint 17 % pour les enfants.

    Une origine géographique à surveiller

    L'UFC souligne également que le chocolat bio n'est pas épargné, et peut même contenir davantage de cadmium, en fonction de la provenance des fèves de cacao. Elle recommande ainsi de privilégier les tablettes bio qui ne sont pas issues de régions d’Amérique latine, où le sol est naturellement plus contaminé.

    Face à cette exposition silencieuse, l'Anses devrait publier d'ici la fin de l'année une évaluation globale de l'imprégnation de la population française au cadmium, afin d'identifier "des leviers d'action pour réduire" ce risque. En attendant, la vigilance reste de mise.

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    JDF