Prévention

Sommeil et douleur chronique : les femmes sont plus touchées

Une étude danoise révèle que le sommeil influence fortement la douleur chronique, surtout chez les femmes. Restaurer un sommeil de qualité pourrait devenir une nouvelle voie de traitement préventif.

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  • 12 Aoû 2025
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    Environ une personne sur cinq dans le monde vit avec des douleurs chroniques, et jusqu'à deux tiers sont des femmes. Une nouvelle étude menée par l'université d'Aalborg (Danemark) et publiée dans l'European Journal of Pain, met en cause un facteur souvent oublié : le sommeil.

    Le sommeil, un amplificateur de la douleur

    "Il semble que le sommeil joue un rôle bien plus important dans la douleur qu'on ne le pensait, surtout chez les femmes", explique le chercheur Kristian Kjær-Staal Petersen, auteur principal de l’étude dans un communiqué. Pour arriver à ce constat, son équipe a réveillé 59 volontaires en bonne santé, âgés de 18 à 45 ans, trois fois par nuit pendant trois nuits. Résultat : même à court terme, ces interruptions ont augmenté la sensibilité à la douleur, avec un effet plus marqué chez les femmes.

    Il s'agit de la première démonstration expérimentale directe d'un lien entre perturbation du sommeil, sensibilité à la douleur et différences selon le sexe. Et elle s'inscrit dans une série d'études confirmant que la qualité du sommeil est centrale pour de nombreuses fonctions vitales : "Le système immunitaire, les facteurs psychologiques et notre mode de vie en général", rappelle le scientifique.

    Un traitement souvent insatisfaisant

    Aujourd'hui, les options contre la douleur chronique se limitent souvent à trois approches : l'exercice, la médication et la chirurgie. "L'exercice réduit la douleur de 20 à 25 %, mais c'est insuffisant pour beaucoup. Les médicaments les plus courants diminuent la douleur d'environ 25 %, mais les plus puissants provoquent des effets secondaires. Quant à la chirurgie, elle peut parfois aggraver la situation", souligne Petersen.

    D'où l'idée de se tourner vers le sommeil comme levier thérapeutique. Comme dans le traitement de la dépression ou de l'anxiété, il faut souvent restaurer le sommeil avant que le reste ne fonctionne. Les liens biologiques et cliniques entre ces troubles et la douleur sont en effet étroits.

    L'équipe d'Aalborg prévoit maintenant d'évaluer comment des thérapies du sommeil peuvent aider les patients insensibles aux méthodes classiques. "La thérapie du sommeil ne sera pas la réponse pour tout le monde, mais elle pourrait vraiment faire la différence dans les cas complexes", conclut le chercheur.

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    JDF