Epuisement professionnel
Pourquoi le burn-out est plus fréquent dans ces 3 villes ?
Montpellier, Brest et Dijon figurent parmi les villes françaises les plus touchées par le burn-out, selon une enquête. A l'origine de cet épuisement professionnel : une pression émotionnelle, un stress quotidien et un manque de soutien de la part de l’entreprise.

- Par Stanislas Deve
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Près d'un tiers des Français (31 %) affirment avoir déjà vécu un burn-out, d'après une récente enquête menée par la plateforme de thérapie en ligne Unobravo. Si ce syndrome d’épuisement professionnel touche toute la France, certaines villes semblent particulièrement vulnérables. Montpellier, Brest et Dijon se distinguent ainsi comme des zones à risque. Mais pourquoi concentrent-elles un taux de burn-out plus élevé que la moyenne nationale ?
Une pression émotionnelle omniprésente
À Montpellier, qui arrive en tête, la pression semble avant tout émotionnelle. Selon l'enquête, "60 % des employés disent se sentir souvent stressés au travail". Mais surtout, "65 % affirment entendre régulièrement leurs collègues exprimer leur propre stress". Ce taux de "retentissement émotionnel" est le plus élevé parmi toutes les villes étudiées. À cela s'ajoute un constat alarmant : "55 % estiment que leur entreprise n'offre pas un soutien suffisant". Résultat, 40 % des travailleurs montpelliérains déclarent avoir connu un burn-out, bien que seuls 30 % soient insatisfaits de leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Cela montre que "le burn-out est, dans ce cas, moins lié au manque de temps qu'à un manque de soutien". Brest suit de très près. Le taux de burn-out y est pour l'instant plus faible (23 %), mais "69 % des salariés y entendent souvent leurs collègues exprimer leur stress" — un record national. Avec 46 % des salariés se disant soumis à un "stress quotidien" et 38 % jugeant le soutien de leur entreprise "insuffisant", la ville semble être un terrain fertile pour un futur pic de burn-out. "Ce partage massif du stress pourrait être un signal d’alerte précoce." Enfin, à Dijon, 41 % des salariés se disent "fréquemment stressés" et 26 % ont déjà "vécu un burn-out". En cause, "près de 40 % dénoncent un manque de structures de soutien", et "23 % se disent insatisfaits de leur équilibre vie professionnelle/vie personnelle". Le cocktail entre "charge émotionnelle, insuffisance des ressources et lacunes en communication" pourrait, "en silence, détériorer le bien-être des employés". A l’inverse, c’est à Clermont-Ferrand et à Nîmes que les taux de burn-out sont les plus bas - respectivement 7 % et 18 % des travailleurs. À l'échelle nationale, plusieurs causes majeures de burn-out ressortent. La plus fréquente est le "manque de reconnaissance ou de valorisation", cité par 39 % des répondants. Cela va au-delà des simples félicitations : c’est le fait "d’être vu, écouté, respecté et estimé". Vient ensuite la "charge de travail excessive ou irréaliste" (37 %), puis la "mauvaise gestion ou un encadrement défaillant" (33 %) et les "journées de travail trop longues" (31 %). Ces facteurs, en s'accumulant, minent la motivation et sapent la santé mentale. Le burn-out touche aussi différemment selon les secteurs professionnels. Le secteur des affaires et de l’administration est le plus exposé, avec la moitié des employés (50 %) ayant déjà souffert d’un burn-out. Il est suivi de près par les secteurs de la santé et des services sociaux (39 %) où les tensions émotionnelles sont constantes, et par le secteur juridique, qui affiche le "plus grand déficit de soutien au travail" (64 %). Les domaines de la finance, de la comptabilité et de l’éducation ne sont pas épargnés non plus.Des secteurs sous haute tension